Centre d'étude et de documentation

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Centre de recherche, de formation, de conservation et de documentation de la Communauté française


mercredi 15 décembre 2010

D-Day ! (Preview#7)






L'exposition DC est montée ! Vernissage ce soir (mercredi 15 octobre) à 18h !
L'exposition restera visible jusqu'au 31 janvier 2011, aux heures d'ouverture de la bibliothèque et sur rendez-vous (entre autres pour les groupes, les classes, etc.).

jeudi 9 décembre 2010

Preview #6 : Attendez-vous à l'inattendu !



Entre 1956 et 1982, DC Comics publie la revue Tales of Unexpected (devenue en 1968 The Unexpected), conçue comme une anthologie de bandes dessinées fantastiques et horrifiques. Si la science-fiction est le genre de prédilection du magazine à ses débuts, les récits d'épouvante vont toutefois s'imposer au fil des années ("Shocking Stories of Menace and Mystery"). Les histoires sont généralement brèves (entre quatre et huit planches) mais d'une grande et morbide efficacité. Le titre fut brièvement relancé en 2006 sous forme de mini-série, mais sans obtenir le succès escompté.
Trois histoires composent ce numéro 167 : Scared Stiff, Murder by Mail et Death Watch.

The Unexpected
Vol. 20, n° 167, Aug. 1975.
Histoire : G. Kashdan / C. Wessler
Dessins : Frank Redondo / R. Gomboa 

lundi 6 décembre 2010

Vernissage de l'exposition "DC Comics, 75 ans d'aventures"



Chers lecteurs, Chers amis,


Nous avons le plaisir de vous inviter au vernissage de l'exposition "DC Comics, 75 ans d'aventures".

Nous avons rassemblé plusieurs collections exceptionnelles pour faire revivre l'histoire de cette grande maison d'édition new-yorkaise qui se consacre depuis sa création à la publication de "comics", des revues de bandes dessinées populaires principalement destinées au lectorat jeunesse.

Une série de panneaux didactiques reviennent sur les icônes (Superman, Batman, Wonder Woman...), les intrigues, les fascicules et les politiques de publication ou de médiatisation de DC Comics.

Amis du blog du Centre Steeman, votre présence nous honorera lors du vernissage de l'exposition (qui se tiendra jusque fin janvier) ce mercredi 15 décembre, à 18h, en nos murs.

Nous nous réjouissons de vous rencontrer ou de vous retrouver à cette occasion.

L'équipe du Centre Steeman, Bibliothèque des Paralittératures.

Preview #5: Le monstre est vivant !


En 1973, Swamp Thing n'est pas encore "La créature du marais" (qui paraîtra en petit format dans "Spectral" en France à partir de septembre 1974), n'est pas encore le monstre cinématographique qu'en fera Wes Craven  en 1982, n'est encore non plus cette entité élémentaire et romantique déconstruite et redéfinie par Alan Moore (son premier travail important sur une série DC entre 1983 et 1987). La créature est encore fidèle à ses origines, inventées en 1971 par Len Wein et le dessinateur Berni Wrightson. Swamp Thing est en fait Alec Holland, soit un brillant chercheur en biologie, victime d'un attentat à l'explosif, qui survit dans les marais sous les traits d'un monstre végétal. Comme en témoigne cette couverture, l'univers est relativement gothique et les références à la créature de Frankenstein ne manquent pas.

Swamp Thing, Vol. 2, N°5, July-August 1973.
Histoire : Len Wein
Dessins : Berni Wrightson

jeudi 2 décembre 2010

Let It Snow, Let It Snow, Let It Snow ! (Preview # 4)


En février 1945, sous les crayons colorés de Harry G. Peter, Wonder Woman joue la mère Noël et offre des cadeaux aux petits enfants défavorisés. Mais comment fait-elle pour ne pas glisser avec ses bottes à talons hauts ?

Sensation Comics, n°38, Feb 1945.
Artiste : Harry G. Peter

jeudi 25 novembre 2010

Le passager du soir



"- Je pense que les psychopathes, les maniaques, les tueurs en série, ce sont des adultes qui retrouvent leur curiosité d'enfance. Maintenant qu'ils ont plus de parents pour les en empêcher, ils reprennent leurs petits jeux là où ils les avaient laissés... pis ils vont plus loin.
Je voudrais éclater de rire tant cette idée me paraît extravagante, mais aucun son ne sort de ma bouche. Alex ajoute:
- Les enfants dans les histoires d'horreur fascinent les gens parce qu'ils nous rappellent ce qu'on a a déjà été... Ou, plutôt, ce qu'on aurait pu être... 
Je n'ai plus envie de rire et je tourne la tête vers Alex, légèrement troublé."

Patrick Senécal, Le Passager, Alire, Québec, 2003, p. 47.

Patrick Senécal est notre passager d'un soir ce jeudi 25 novembre à la Bibliothèque Steeman. 

lundi 22 novembre 2010

Preview #3 : le traître cosmique


Cela sent le roussi pour le Spectre en octobre 1967. Non seulement ce policier fantomatique, doté de pouvoirs magiques illimités, doit affronter l'intrépide Flash (qui porte alors en France le nom de Fulmo), mais en plus il doit affronter la censure. Malgré un slogan imbattable ("Si vous ne lisez pas cette publication, vous manquerez la meilleure revue en bandes dessinées de ces vingt dernières années"), la commission de censure mettra un terme à la parution du magazine dès son 4e numéro en janvier 1968. Le Spectre (créé pour DC Comics par Jerry Siegel et Bernard Baily) reviendra toutefois en France très vite, à l'abri d'une autre revue nommée Eclipso, également publiée en format "Comics Pocket" par Aredit / Artima, de 1968 à 1983 (84 numéros).

L'exposition Dc Comics, 75 ans d'aventures, visible au Centre Steeman à partir du 15 décembre 2010, reviendra bien sûr sur les publications DC en France (et donc en Belgique).

Spectre n°3
Collectif
Collection Comics Pocket
Aredit
10/1967.
 

L'affaire Senécal en bande annonce



Et hop, une petite bande annonce pour présenter la venue de l'écrivain Patrick Senécal en nos murs ce jeudi soir 25 novembre. Si vous le connaissez, vous voudrez être là, si vous ne le connaissez pas encore, vous regretterez de ne pas être venus !
A noter que les places pour la soirée de projection du lendemain au Cinéma Sauvenière (Les 7 jours du talion, adapté pour l'écran par Senécal lui-même) sont en prévente au Centre Steeman.

La vidéo de Senécal est ici.

lundi 15 novembre 2010

Preview #2 : Where the Action is !


Suite de la petite mise en bouche avant notre grande exposition DC Comics (à partir du 15 décembre 2010, au Centre Steeman).

En avril 1982, DC publie le n° 201 du volume 23 des aventures de la fameuse Justice League of America, une ligue qui rassemble les plus grands héros de l'univers de l'éditeur. Le casting du numéro en question, intitulé A Hero for All Season est composé de Atom, Black Canary, Green Arrow, Hawkman et les héros les plus rapides de la planète : Flash et Superman.   La couverture, attentatoire (elle propulse violemment le corps de Superman droit vers le lecteur), est saturée de slogans publicitaires, colorés et fléchés, dont certains effets de redoublement (l'écho jaune éclatant aux panneaux bleus par exemple) suggèrent l'effet de clignotement.
Car une partie de l'intrigue se déroule précisément dans un casino géant  (le plus grand du monde, forcément) où les décors reproduisent en "super-sized" les accessoires des jeux d'argent. On s'en doute : une bataille finale et homérique sera livrée à coups de dés géants et roulette titanesque. Rien ne va plus pour les héros, mais les jeux ne sont pas faits. Comment mieux annoncer que par cette couverture que la culture visuelle américaine, après avoir été pop dans les années 60 et psyché dans les 70 sera bling-bling dans les années 80 ?


Justice League of America, Vol. 23, N° 201, April 1982. 
Scénario : Gerry Conway
Dessins : Don Heck et Bob Smith.


Le fascicule sera traduit et publié en France  en juin 1984 par Artima (qui laisse tomber la revendication américaine de la ligue...). 

http://www.comicsvf.com/scans/vf/aredit/laliguedejusticev1/10.jpg

lundi 8 novembre 2010

Mais qui diable est Patrick Senécal ?

Patrick Senécal voit le jour à Drummondville le 20 octobre 1967. Dès l'âge de 10 ans, Patrick se laisse aller à son besoin de mettre sur papier les images créées dans sa tête. Il commence par faire un peu de bandes dessinées avec un ami plus vieux jusqu'à l'âge d'environ 13 ans. C'est à cet âge qu'il commence à écrire des nouvelles, lui qui a alors déjà une certaine fascination pour le côté sombre de l'être humain. Attiré tout d'abord par la médecine, il se rend compte, alors étudiant au CÉGEP de Drummondville, que ce n'est pas pour lui; il préfère étudier en arts et lettres. C'est pendant ces mêmes années au CÉGEP qu'il publie son premier petit roman en 50 exemplaires, « La vengeance ». Patrick fait ensuite un BAC en études françaises à l'Université de Montréal avant de faire quelques cours de cinéma au niveau de la maîtrise.
De 1989 à 1993, il est membre d'un groupe humoristique qu'il crée avec des amis de théâtre du CÉGEP : les Sauf-pantalons. L'expérience semble avoir été marquante pour lui si on en croit les souvenirs qu'il en a gardés. Il a écrit plusieurs textes pour le groupe en plus de jouer plusieurs personnages sur scène. Un numéro du spectacle que Patrick a écrit a d'ailleurs été transformé en pièce de théâtre. La pièce Les Aventures de l'inspecteur Hector a été présentée par deux troupes de théâtre. Une d'entre elles a présenté cette dernière au Théâtre de La Licorne, en 1997.
C'est après avoir quitté le groupe afin de se remettre à écrire qu'il publie, en 1994, son premier roman professionnel : 5150 rue des Ormes. Il publie ensuite Le Passager, toujours chez Guy St-Jean Éditeur. La même année, il commence à travailler comme professeur de littérature et de cinéma au CÉGEP de Drummondville.
enclasse_2004 La maison d'édition "Alire" approche par la suite l'auteur qui y publie, en 1998, un premier roman : Sur le seuil.

 

Sur le seuil s'attache au personnage de Paul Lacasse, un psychiatre en fin de carrière qui traite un certain Thomas Roy, l'écrivain le plus adulé du Québec l'écrivain, spécialisé dans le roman d'horreur, mais que l'on a retrouvé chez lui, horriblement mutilé et catatonique. Lacasse considère au départ le cas comme assez banal, mais la découverte de faits troublants l'oblige cependant à reconsidérer petit à petit son opinion... Quelque chose de terrifiant se dévoile lentement, quelque chose d'inimaginable et aux conséquences monstrueuses...
 Le roman est acclamé par la critique et fait connaître Patrick Senécal du grand public. Le film sera adapté au cinéma.

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 Aliss

En 2000, Senécal publie Aliss, se présentant comme une version plutôt étrange et « hardcore » d'Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. Ce roman hors de l'ordinaire lui fait gagner le prix Boréal en 2001.
Par la suite, des versions corrigées de ses deux premiers romans seront réédités: 5150 rue des Ormes en 2001 (une terrible histoire de séquestration) et Le Passager en 2002.

 5150 rue des Ormes


 Le passager
Le passager organise la rencontre sous tension entre Étienne Séguin, un jeune professeur de littérature, et un mystérieux et inquiétant autostoppeur qui prétend l'avoir connu dans ses jeunes années. Mais Étienne souffre d'amnésie; les questions surgissent dans son esprit : qui donc est vraiment ce passager qu'il a pris l'habitude d'embarquer ? Et qu'ont-ils fait, ensemble, dans leur jeunesse?

A l'automne 2002 paraît Les sept jours du Talion, un roman terrifiant et dérangeant qui questionne violemment la légitimité de la vengeance.

 Les sept jours du Talion

L'histoire est celle de Bruno Hamel, chirurgien tranquille et père de famille heureux dont l'existence bascule le jour où l'on découvre Jasmine, sa fille âgée de sept ans, violée et assassinée. Lorsque la police arrête le meurtrier, un terrible projet germe dans l'esprit enténébré de Bruno : il va s'emparer du monstre et, durant sept jours, avant de l'exécuter, lui faire payer, par d'extrêmes souffrances, ce qu'il a fait à sa petite fille.


Oniria

En 2004, Senécal publie le roman Oniria, un étrange huis clos dans une villa isolée, puis, en 2007, deux autres romans. Le premier,  intitulé Le Vide,a comme sujet principal et intrigant le vide dans nos existences. Cette publication fait remporter à l'auteur de nombreux prix. Le second est un roman d'horreur pour jeunes: Sept comme Setteur, aux Éditions de la Bagnole. La suite, qui vient de paraître (août 2010) sous le titre Madame Wenham confronte Rom et Nat (qui sont frère et soeur) à une étrange et menaçante enseignante.


 Sept comme Setteur


Par ailleurs, le cinéma fait de l'oeil à Patrick en 2009-2010 et deux de ses adaptations voient le jour à quelques mois d'intervalle: 5150 rue des Ormes et Les Sept jours du talion.

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Six autres projets de films sont encore en processus de scénarisation ou en attente de financement (cinq sont des adaptations de ses romans). Senécal planche aussi sur le projet d'une websérie.

 Hell.comContre Dieu
Les derniers romans pour adultes de Patrick sont parus en 2009 et 2010:  Hell.com et Contre Dieu. Ils poursuivent à leur manière les questions récurrentes que l'écrivain pose à travers tous ses romans : Que se passe-t-il dans la tête d’un homme lorsqu’il perd, tout d’un coup, toutes ses raisons de vivre ? Sur quoi peut-on construire sa vie lorsque plus aucune morale ne trouve prise sur nous ?

La littérature de Patrick Senécal marque par son style direct, efficace et rythmé, mais aussi par ses intrigues  implacables dont le suspens haletant ne parvient pas à masquer les cruciales questions éthiques qui composent le noeud même de la machine narrative

(Sources: site officiel de Patrick Senécal, sites officiels des maisons d'édition Alire et La Bagnole).

 Patrick Senécal sera présent au Centre Steeman, bibliothèque des paralittératures, le jeudi 25 novembre 2010, à 19h. Après une balade fantastique dans les rayons de la bibliothèque durant laquelle l'écrivain nous parlera de ses livres de chevets, une rencontre, animée par Jean-Pierre Bertrand, professeur à l'Université de Liège, reviendra sur l'univers de l'écrivain mais envisagera aussi plus largement la littérature québécoise contemporaine.

Le  vendredi 26 novembre, le film Les Sept jours du talion sera présenté par Patrick Senécal et Podz (alias Daniel Grou, réalisateur du film), au cinéma Sauvenière, à Liège.

De l'art du grand écart ?


Le romancier Michaël Moslonka, bien connu des lecteurs de fanzines spécialisés dans les littératures de genre, s'apprête à publier deux romans "régionaux" (sur son nord de la France natal). L'originalité du projet ? L'un est un polar bien noir (aux éditions du Riffle), l'autre est un roman sentimental bien rose (aux éditions Ravet-Anceau) ! Détails et rencontre avec l'auteur : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Bethune/actualite/Autour_de_Bethune/Bruay_La_Buissiere/2010/10/28/article_polar-a-auchel-et-eau-de-rose-a-marles-m.shtml

Du mal à dormir ?



Voici la filmographie relative à la ciné-conférence "halloweenesque" sur la figure du cinéma amateur dans le cinéma d'horreur contemporain:

- Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, 1980 ;
- The Blairwitch Project de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, 1999 ;
- Rec. de Pacos Plaza et Jaume Balaguero, 2007 ;
- Diary of the Dead de George A. Romero, 2008 ;
- Cloverfield de Matt Reeves, 2008 ; 
- Paranormal Activity d'Oren Peli, 2009.

Les oeuvres peuvent être consultées au Centre Steeman, qui conserve par ailleurs de nombreuses publications sur le cinéma d'horreur, dont les revues spécialisées Mad Movies et L'écran fantastique.

Par ailleurs, la ciné-conférence s'est clôturée par la projection en avant-première de Rushes, un film écrit, joué et réalisé par les jeunes de la Maison des Jeunes de Spa. Pour plus d'informations :  http://www.cjspa.be

jeudi 4 novembre 2010

Preview #1


Le célèbre éditeur new-yorkais DC fête 75 années d'activités dans le champs des publications sérielles et jeunesses. A cette occasion, le Centre Steeman propose en ses murs, dès le 15 décembre prochain, une fabuleuse exposition qui reviendra surs les figures les plus iconiques de la maison d'édition (Batman, Superman, Wonder Woman, Green Lantern, etc.), mais aussi sur les spécificités narratives et esthétiques de ses comics, des bandes dessinées fantasques et colorées au récit feuilletonesque.

D'ici là, pour se mettre l'eau à la bouche, le blog du Centre Steeman affichera régulièrement quelques-unes des couvertures des précieux fascicules qui composeront l'exposition. Pour commencer en force, cette légendaire couverture de The Brave and The Bold (une série basée sur des tandems variables de héros) consacré à Batman et Deadman, par Jim Aparo (1932-2005), l'un des plus importants dessinateurs de Batman (Ah, ces belles grandes oreilles pointues!).  

The Brave and the Bold, Vol. 23, N° 133, Avril 1977.
Scénario de Bob Haney
Dessins de Jim Aparo 

jeudi 21 octobre 2010

Soirée Halloween au Centre Steeman


Soirée Halloween au Centre Steeman ce mercredi 27 octobre à 19h.


Caméra portée, caméra bousculée, problème de mise au point, désynchronisation de la bande son et de la bande image, cadrage hésitant... Le cinéma d'épouvante des dernières années a souvent convoqué les figures du cinéma d'amateur, du film de famille et du reportage télévisuel. Créer l'effroi et la panique en prenant pour référant les marqueurs habituels de l'enregistrement audiovisuel du réel est le point commun de Blairwitch Project, Cloverfield, Rec ou encore Paranormal Activity pour ne citer que quelques films.

Pour sa soirée Halloween, le Centre Steeman vous propose une plongée dans ces nouvelles images de la terreur. 
A travers un montage d'extraits commentés, Dick Tomasovic (Ulg / Centre Steeman) proposera un voyage au bout de l'enfer (des images). 
Cette ciné-conférence sera suivie par la projection en avant-première de Rushes, un court-métrage au suspens haletant écrit, réalisé et interprété par les jeunes de la Maison des Jeunes de Spa.  

La soirée se terminera autour d'un drink sanglant (mais convivial). 
Entrée libre et gratuite ! Venez nombreux et, par prudence, accompagnés !

lundi 11 octobre 2010

Histoires fantastiques


Ce samedi 16 octobre, ne ratez pas notre Fureur de lire fantastique !

Dès 11h :
- Présentation de l'exposition virtuelle consacrée à Thomas Owen;
- Inauguration du module consacré aux origines du vampire (2 panneaux + colis livre).

A midi :
- Projection surprise, suivie d'une lecture de textes de Thomas Owen sur le thème du vampire.

L'entrée est libre et ouverte à tous !

Echos du séminaire "le roman d'aventures"



Pour ceux qui n'ont pas pu suivre l'excellent séminaire de Matthieu Letourneux sur le roman d'aventures qui s'est tenu en nos murs le 7 octobre dernier, voici une brève synthèse de son intervention.


Le roman d’aventures a été pendant un siècle l’un des genres les plus importants des littératures
populaires et de jeunesse occidentales, influençant les représentations de générations de lecteurs, à
travers des aventures géographiques accompagnant la montée en puissance des politiques
coloniales, des aventures historiques mettant en scène les nouvelles identités nationales, des
aventures policières et criminelles peignant les inquiétudes des populations devant les
transformations sociales et urbaines, ou des aventures fantastiques observant avec angoisse ou
enthousiasme les progrès techniques…

Cette littérature d’évasion apparaît aussi comme un discours sur le monde, qui a accompagné et construit les imaginaires collectifs, cimentant les identités nationales, participant à la construction de la masculinité, déterminant la morale individuelle et collective, nourrissant aussi les rivalités entre pays et les idéologies coloniales ou bellicistes.
Au cours de la journée, le genre a été présenté à travers ses différentes incarnations, son histoire et ses ambiguïtés. Entre moralisme et transgression, entre réalisme et romanesque, entre civilisation et sauvagerie, le roman d’aventures est un genre ouvert aux lectures contradictoires dans une perspective dialogique qui le rend beaucoup moins univoque qu’on a souvent pu le croire.
Après s'être interrogé sur la définition du roman d’aventures, Matthieu Letourneux brossa un panorama du genre, évoquant ses prémices dans le premier XIXe siècle, sa montée en puissance avec le développement du roman-feuilleton et celui du roman pour la jeunesse, et son long apogée marqué par d’importantes mutations, au gré des transformations culturelles et idéologiques de la société, mais aussi de celles de l’édition et de la presse. La crise que le roman d’aventures traverse après la Seconde Guerre mondiale fut également abordée et les survivances du genre dans des avatars en apparence éloignés furent évoqués.
A partir de cette histoire du roman d’aventures, Letourneux s'attacha au regard sur le monde qu'offre cette littérature de la violence, de l’évasion et de la transgression.

Enfin, le conférencier démontra combien, dans le roman d’aventures, se développe un discours contradictoire, une mauvaise foi fructueuse, valorisant à la fois la norme et sa transgression, la stabilité et le désordre, la paix et la violence, la civilisation et la sauvagerie.C’est sans doute cette ambiguïté du genre qui caractérise le plaisir esthétique qui lui est associé.

Si vous désirez obtenir la bibliographie du séminaire (romans et ouvrages critiques), contactez-nous et nous vous l'enverrons bien volontiers ! 

jeudi 30 septembre 2010

Apocalypse Now !



A l'occasion du Festival "Cinéspi" et du colloque international consacré aux représentations de l'Apocalypse au cinéma (Université Catholique de Louvain, 13 et 14 octobre 2010, voir le dépliant de la manifestation), le Centre Steeman vous propose une redoutable sélection de fictions apocalyptiques et post-apocalyptiques. Si certaines d'entre elles ont été adaptées au cinéma, toutes ont considérablement participé à la construction d'un imaginaire commun crépusculaire et, à bien des égards, terrifiant.

Notre sélection comprend nombre de titres classiques et contemporains. En voici, à titre d'exemples, quelques-uns :

- G.-J. Arnaud, La Compagnie des glaces, Fleuve noir, 1980.
- R. Barjavel, Ravage, Denoël, 1943.
- J-CH. Bergman, Apocalypse Snow, Fleuve noir, 1980.
- P. Boulle, La Planète des singes, Julliard, 1963.
- Ph.K. Dick, Les Chaînes de l'avenir, LGF, 1988.
- Ph.K. Dick, Deus Irae, Denoël, 1977.
- K. Follett, Apocalypse sur commande, Robert Laffont, 1999.
- S. King, Le Fleau, JC Lattès, 1991.
- C. McCarthy, La Route, Ed. de l'Olivier, 2008.
- R. Matheson, Je suis une légende, Denoël, 2001.
- C. Minard, Le Dernier monde, Denoël, 2007.
- M. Shelley, Le Dernier homme, Ed. du Rocher, 1988.
- C. Simak, A chacun ses dieux, Denoël, 1973.
- G. Thomas, L'Autoroute sauvage, Fleuve noir, 1976.
- J. Yanne, L'Apocalypse est pour demain, Simoën, 1976.
- R. Zelazny, Route 666, Denoël, 2000.


Venez découvrir le reste de la sélection sur nos tables.Vous y trouverez aussi quelques films et bandes dessinées qui prolongeront vos lectures romanesques et apocalyptiques.

Qu'on se le dise : le Centre Steeman détient les secrets de la fin du monde !

Détails du colloque : http://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/ir-rscs/images/Depliant2.pdf

Rayons libérés !


Vous êtes venus nombreux et repartis visiblement heureux de notre journée "Rayons libres". Merci de votre participation et merci d'avoir adopté ces volumes qui ne trouvaient plus place sur nos étagères.

lundi 20 septembre 2010

Paralittéraire Activity !


Voici le calendrier des prochaines activités du Centre Steeman. N'hésitez pas à nous contacter pour de plus amples informations.

Samedi 25 septembre (de 9 à 13h) : Journée "Rayons libres".
Vente et troc d'ouvrages, visite et présentation de la bibliothèque.

Jeudi 7 octobre (de 9 à 17h) : Séminaire "Le roman d'aventures".
Spécialiste de la littérature d'aventure, Matthieu Letourneux (Maître de conférence à l'Université Paris X Nanterre - La Défense) proposera une introduction documentée au genre (historique, thématiques, schémas idéologiques, caractéristiques esthétiques...).
Inscription souhaitée.

Samedi 16 octobre (de 11 à 13h) : Histoires fantastiques.
- A la découverte de Thomas Owen
- Le vampire : aux sources du mythe

Présentation publique de l'exposition virtuelle consacrée à Thomas Owen et du module pédagogique détaillant les origines du vampire.
Sur le coup de midi : projection audiovisuelle de documents rares et lecture d'une nouvelle fantastique.

Mercredi 17 octobre (de 19 à 21h) : soirée Halloween !
- Avant-première du film "Rushes"
- Ciné-conférence : "Cinéma d'horreur / cinéma d'amateur"

Le cinéma d'épouvante a souvent emprunté les figures du cinéma d'amateur. A partir d'extraits de films, Dick Tomasovic (Université de Liège / Centre Steeman) interrogera cette improbable convention (ir)réaliste.

La ciné-conférence est suivie de la projection en avant-première du film "RUSHES" écrit et réalisé par la Maison des Jeunes de Spa.
La soirée se finira autour d'un drink sanglant.

Jeudi 4 et vendredi 5 novembre (de 13 à 17h) : La fiole mystérieuse
Initiation au jeu de rôle sur table (à destination des adolescents âgés de 11 à 18 ans).
Inscription obligatoire.

Jeudi 25 novembre (dès 19h) : Le Thriller québécois. Rencontre avec Patrick Senécal.
Romancier et scénariste, Patrick Senécal est l'auteur d'une dizaine de romans. Son style, efficace et rythmé, et ses intrigues parfaitement maîtrisées l'ont consacré nouveau maître du thriller d'horreur.
La rencontre sera animée par Jean-Pierre Bertrand (professeur ordinaire à l'Université de Liège).

Le lendemain (vendredi 26 novembre), Les Sept jours du talion, le film adapté du célèbre roman de Senécal, sera projeté au cinéma Sauvenière, à Liège, en présence de l'auteur et du réalisateur. Des places en prévente seront disponibles au Centre Steeman.

Mercredi 15 décembre (dès 18h) : Vernissage de l'exposition "DC comics - 75 ans d'aventures"
Batman, Superman et Wonder Woman, icônes, intrigues, fascicules, politiques de publication et de médiatisation, l'exposition plonge dans l'univers fantasque et coloré de DC Comics, l'un des principaux éditeurs américains de récits sériels.


Toutes ces activités se tiendront au Centre Steeman, Voie de l'Air Pur 106, 4052 Beaufays.
Renseignements, inscriptions, réservations: 04/351 72 26 ou paralitteratures@chaudfontaine.be

samedi 4 septembre 2010

Rentrée (para)littéraire 2010




La rentrée littéraire est aussi celle du polar ou de la SF, mais il n'est pas simple de s'y retrouver dans cette jungle de parutions. En se promenant dans le catalogue des éditeurs et dans les colonnes de la presse, nous avons repéré cette première poignée de sorties prometteuses mêlant débutants et valeurs sûres.

Lars Kepler, L’Hypnotiseur, Actes Sud.  
Première enquête de l’inspecteur Joona Linna, qui, si l'on veut croire la presse danoise, italienne ou espagnole (pays où le livre est déjà paru) fera date dans l’histoire de la littérature policière scandinave !
 
 Rodrigo Fresan, Le Fond du ciel, Seuil. 
"Roman d'amour, magnifique méditation sur l'enfance et la mort, Le Fond du ciel n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. Fait de multiples fulgurances et de merveilleux moments qui se déroulent simultanément dans l'univers littéraire de la science-fiction, il est aussi un hommage de l'auteur à ses maîtres, Philip K. Dick, Stanislas Lem et Kurt Vonnegut."  Fluctua.net.

 Colin Harrison, L'Heure d'avant,  Belfond.
« Le New York de Colin Harrison est un univers darwinien régi par la loi du talion, comme le Manhattan de Tom Wolfe ou le Los Angeles de Raymond Chandler et James Ellroy. […] Le regard sur la société d’un Balzac, le sens de l’atmosphère d’un poète et un véritable don pour mêler les fils d’une intrigue sensationnelle. » The New York Times.

Warren Ellis, Artères souterraines, Au Diable Vauvert. 
Premier roman du célèbre scénariste de comics (Ultimate Fantastic Four, Iron Man et surtout The Authority  et Transmetropolitan).
" Ce court roman de moins de 300 pages met en scène un détective loser, véritable aimant à tordus et coups foireux, qui part à la chasse d’un livre extraterrestre convoité par l’administration américaine. Accompagné d’un étudiante aux moeurs débridées, il va croiser une galerie de personnages hauts en couleurs… Incisive et délicieusement outrancière, la prose de Warren Ellis claque en général comme une rafale de fusil-mitrailleur, avec la même violence et le même débit." Bodoï.

David Peace, Tokyo ville occupée, Rivages.
"Peace, 43 ans,(...) paraît plus que jamais en mission. But : donner voix aux oubliés de l’histoire officielle. Méthode : immersion jusqu’à la suffocation dans le passé, comme s’il s’agissait d’ici et maintenant. Rage et désespoir garantis, et assumés : «Plus que le crime lui-même, c’est le pourquoi qui m’intéresse, le contexte, et les répercussions sociales, politiques, économiques. Sinon, c’est juste du divertissement voyeuriste. […] Chaque roman a pour moi un enjeu personnel.» Une approche morale voire moraliste (justicière) du genre qui rappelle un autre croisé styliste obsessionnel, James Ellroy, la compassion en supplément." Libération.

 R.J. Ellory, Les anonymes, Sonatine. 
« Un véritable aboutissement du genre. Des fanfares devraient saluer l’arrivée d’un thriller de cette ambition, de cette puissance et de cette maîtrise » The Guardian.

Et vous, que lisez-vous, que recommandez-vous et qu'attendez-vous ?

lundi 30 août 2010

Joyeux anniversaire Mary Shelley !


Il n'y a pas que Google qui célèbre aujourd'hui l'anniversaire de Mary Shelley (213 ans , tout de même). Retour sur quelques lignes de son célèbre Prométhée moderne:

Chapitre V

Ce fut par une lugubre nuit de novembre que je contemplai mon oeuvre terminée. Dans une anxiété proche de l'agonie, je rassemblai autour de moi les instruments qui devaient me permettre de faire passer l'étincelle de la vie dans la créature inerte étendue à mes pieds. Il était déjà une heure du matin ; une pluie funèbre martelait les vitres et ma bougie était presque consumée, lorsque à la lueur de cette lumière à demi éteinte, je vis s'ouvrir l'oeil jaune et terne de cet être ; sa respiration pénible commença, et un mouvement convulsif agita ses membres. 

Comment décrire mes émotions en présence de cette catastrophe, ou dessiner le malheureux qu'avec un labeur et des soins si infinis que je m'étais forcé de former ? Ses membres étaient proportionnés entre eux, et j'avais choisi ses traits pour leur beauté. Pour leur beauté ! Grand Dieu ! Sa peau jaune couvrait à peine le tissu des muscles et des artères ; ses cheveux étaient d'un noir brillant, et abondants ; ses dents d'une blancheur de nacre ; mais ces merveilles ne produisaient qu'un contraste plus horrible avec les yeux transparents, qui semblaient presque de la même couleur que les orbites d'un blanc terne qui les encadraient, que son teint parcheminé et ses lèvres droites et noires.

Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne, 1818 (Ed. Garnier-Flammarion, 1979, pour cette traduction).

lundi 23 août 2010

Rayons libres !


Vous étiez nombreux ce samedi à participer à notre journée "Rayons libres". Si vous n'avez pas pu venir ou pas pu tout emporter, rassurez-vous, nous ouvrirons à nouveau nos rayons d'élagage au public le 25 septembre prochain. Pour rappel, la formule est la suivante : présentation de nos activités de la prochaine saison, visite de la bibliothèque, troc et vente de livres. Vous trouverez un certain nombre d'ouvrages (littérature française et étrangère, art, poésie, études littéraires...) qui n'entrent pas ou plus dans nos collections (ni celles du réseau des bibliothèques). Chaque ouvrage est en vente pour la somme, incroyablement modique, de 10 centimes. Vous pouvez également profiter de cette journée "portes ouvertes" pour faire don (ou échange) de certains de vos ouvrages, pour autant qu'ils soient en bon état et s'intègrent à notre fonds (policier, SF, fantasy, fantastique, sentimental, romans d'aventures divers, livres de cinéma, BD de genre et comics). Nous sommes particulièrement intéressés en ce moment par les romans populaires (Editions Rouff, Tallandier,  Ferenczi, Maison de la Bonne Presse, ...) et les journaux du début du siècle passé qui ouvraient leurs colonnes aux feuilletons d'aventures: Le Matin, Le Petit Parisien, Le Petit Journal,...

N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'informations sur nos politiques d'acquisition. 

Et surtout, venez nous retrouver le samedi 25 septembre, entre 9h et 13h pour cette grande opération "Rayons libres" et la présentation de notre saison d'activités.         

samedi 7 août 2010

H2G2 - L'intégrale !


En mars dernier, Denoël annonçait la sortie de l'intégrale des cinq volumes de l'inénarrable The Hitchhiker's Guide to the Galaxy dans une nouvelle traduction (retrouvant la plupart des patronymes originaux). Comment garder tout son flegme quand on apprend dans la même journée que sa maison va être abattue dans la minute pour laisser place à une déviation d'autoroute, que la Terre va être détruite d'ici deux minutes, se trouvant, coïncidence malheureuse, sur le tracé d'une future voie express intergalactique, que son meilleur ami, certes délicieusement décalé, est en fait un astrostoppeur natif de Bételgeuse et s'apprête à vous entraîner aux confins de la galaxie ? C'est le défi que doit relever Arthur Dent, un Anglais extraordinairement moyen, qui pourra néanmoins compter sur le fabuleux Guide du voyageur galactique pour l'accompagner dans ses extraordinaires dérapages spatiaux moyennement contrôlés.

Avant d'être la série de science-fiction humoristique la plus vendue au monde, H2G2 était un feuilleton radiophonique, diffusé à la BBC en 1978 et 1980, écrit par la plume fantasque de Douglas Adams. Proche des Monty Python (il prit part à l'émission culte Monty Python's Flying Circus), producteur à Radio 4, scénariste ou directeur de script pour les séries Docteur Who et Docteur Snuggles, il participa activement aux nombreuses adaptations de son improbable récit : théâtre, jeu vidéo, comics et cinéma. Décédé en 2001, il ne verra toutefois jamais le film qu'il avait commencé à écrire, sorti finalement sur les écrans en 2005. 

Absurdes et alternatifs, drôles et profondément marqués par l'esprit rock, préfigurant l'arrivée de l'e-book (!), ses romans déjantés valent le détour (le détour étant précisément le seul mode de voyage adéquat au touriste galactique).  

Pour rappel ou pour découverte, en voici deux extraits, savoureux, tirés du feu de l'action: 

 « Tu sais, remarqua Arthur, c'est en de tels moments, quand je me retrouve coincé dans un sas vogon en compagnie d'un natif de Bélelgeuse, au seuil d'une mort imminente par asphyxie dans les profondeurs de l'espace, que je regrette de ne pas avoir écouté ce que me disait ma mère quand j'étais petit.
– Eh bien, que te disait-elle ?
– Je sais pas. J'ai pas écouté.»


« Je refuse de prouver que j'existe, dit Dieu, car prouver c'est renier la foi et sans foi, je ne suis plus rien.
– Pourtant, remarque l'Homme, le poisson Babel en dit long sur le sujet, non ? Son évolution ne saurait être le seul fruit du hasard. Il prouve votre existence et donc, selon votre propre théorie, vous n'existez pas. C.Q.F.D.
– Sapristi, s'exclame Dieu. C'est que je n'avais pas pensé à ça ! » et sur-le-champ il disparaît dans une bouffée de logique.

dimanche 1 août 2010

Le roman d'aventures

Le 7 octobre 2010, Matthieu Letourneux sera présent au Centre Steeman pour un séminaire d'initiation au roman d'aventures. 



A partir d'un vaste corpus d'oeuvres, issues aussi bien de la littérature légitimée que des formes les plus sérielles, ce séminaire cherchera à définir l'identité d'un genre qui est resté au coeur des imaginaires occidentaux pendant plus d'un siècle. En considérant le roman d'aventures dans sa plus grande extension, sans craindre d'empiéter parfois sur les territoires de la science-fiction, du roman historique ou du roman criminel, il s'agira de mettre en évidence une série de caractéristiques : une logique de l'action qui affecte aussi bien la forme que les thèmes privilégiés, une recherche du dépaysement fondant une esthétique de l'écart romanesque, une organisation en affrontements axiologiques entre un ordre renvoyant à la civilisation, à la rationalité, et un autre rapporté à la sauvagerie et aux pulsions. 

A travers ces choix se dessine une logique de la « mauvaise foi », un discours contradictoire valorisant à la fois la stabilité sociale et sa transgression, qui serait à la source du plaisir du genre et expliquerait l'efficacité des mécanismes cathartiques qu'il met en jeu.

Le séminaire se présentera comme une introduction aux romans d'aventures. Il s'agira de procéder à une revue générale de la littérature, de définir ses principales caractéristiques (thématiques, personnages récurrents, esthétique, schémas idéologiques), et de donner un certain nombre de repères aux participants pour qu'ils puissent à leur tour investiguer le genre. 


Biographie du conférencier:

Matthieu Letourneux est Maître de conférences à l'Université Paris X Nanterre-La Défense. Il travaille sur les littératures et cultures populaires et de jeunesse des XIXe et XXe siècles auxquelles il a consacré de nombreux articles. Il a participé avec Pierre Brunel et Frédéric Mancier au Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui  (1999) etl vient d'achever, avec Jean-Yves Mollier, un ouvrage consacré à l'Histoire des éditions Tallandier (à paraître), à propos desquelles il a récemment dirigé un récent numéro de la revue Rocambole (2008). Il est enfin l'auteur du livre Le roman d'aventures (1870-1930), paru aux Presses universitaires de Limoges en avril 2010. 


Le Roman d'aventures par Matthieu Letourneux, le 7 octobre 2010 au Centre S.-A. Steeman (Voie de l'Air Pur 106 à 4052 Beaufays, Belgique)
PAF: 30 euros
Renseignements et inscriptions : 00 32 (0)4 351 72 26 - paralitteratures@chaudfontaine.be



mardi 27 juillet 2010

Il fait trop chaud ? Ouvrez donc un polar polaire !


Si vous faites partie des pessimistes (et des réalistes), vous savez que les jours de canicule ne sont pas derrière nous... Une solution de repli stratégique consiste à se plonger dans un polar bien frais, bien froid, bien frappé. Le site Fluctua.net a récemment eu la bonne idée de consacrer un article au polar scandinave. Henning Mankell, Joe Nesbo, Gunnar Staalesen, Anne Holt, Ake Edwardson, Arnaldur Indrason ou, bien sûr, Stieg Larsson, ainsi que leurs principaux romans, y sont présentés en réponse à la nouvelle question que tous les éditeurs de polar se posent actuellement : Pourquoi la nordic attitude marche-t-elle si bien ?

Eléments de réponses à partir du lien suivant : http://www.fluctuat.net/3169-Les-polars-scandinaves-a-la-loupe

mardi 29 juin 2010

2000 - 2010 : une décennie de best-sellers


Oui, enfin, ça y est, c'est l'été ! L'occasion pour le Centre Steeman de vous proposer un choix de livres de plage qui se lisent bien évidemment les doigts de pied en éventail et le mojito à portée de main. Tout au long des vacances, nous disposerons sur nos tables des sélections thématiques en accord avec cette période estivale.

"Size does matter" pourrait être le titre de notre première valise de livres de vacances puisqu'elle est consacrée aux "best-sellers", ces "blockbusters" de l'édition. Sous la forme d'une pétaradante rétrospective, nous avons choisi un roman par été depuis le début des années 2000. Ils furent tous les très (très) grands succès de leur année. Si vous avez réussi à passer au travers, les voilà désormais de nouveau à vos trousses ! 

 Le détail de la sélection : 

2000 : Thomas Harris, Hannibal, Albin Michel ;
2001 : Tom Clancy, L'ours et le dragon (1), Albin Michel ;
2002 : Maxime Chattam, L'âme du mal, Michel Lafon ;
2003 : J.K. Rowling, Harry Potter et l'ordre du Phénix, Gallimard ;
2004 : Dan Brown, Da Vinci Code, JC Lattès ; 
2005 : Ken Follet, Peur blanche, Robert Laffont ;
2006 : James Patterson, Grand Méchant Loup, JC Lattès ;
2007 : John Grisham, L'accusé, Robert Laffont ;
2008 : Stieg Larsson, Millenium 1, 2 et 3 (parus en 2006 et 2007) ;
2009 : Hugh Laurie, Tout est sous contrôle, Ed. Sonatine ; 
2010 : Stephen King, Juste avant le crépuscule, Albin Michel. 

Vous (re)trouverez aussi beaucoup d'autres grands formats (dans tous les sens du terme) dans nos rayonnages.

lundi 21 juin 2010

Cerveaux à vendre (lecture recommandée en cette période d'examens)



" L'homme pénétra dans un vestibule rectangulaire, éclairé par un tube au néon fixé au plafond. Il n'y avait personne pour l'accueillir, et c'est en vain qu'il chercha une indication grâce à laquelle il aurait pu s'orienter. Les murs étaient aussi nus que ceux d'une cellule. Quant à l'ameublement de cette curieuse salle d'attente, il se limitait à une chaise-fauteuil.
Le visiteur attendit, les bras ballants, l'air décontenancé. Quelques instants plus tard, une jeune femme parut. La secrétaire-type, classique jusque dans sa toilette : jupe noire et chemisier blanc. Ni laide ni jolie, le visage neutre, des cheveux châtains tirés sur les tempes et réunis en un chignon bas, le regard froid derrière les lunettes américaines, et quelque chose de commercial dans le sourire.
- Vous désirez ?
- Je voudrais parler au directeur, fit l'inconnu d'une voix sourde, avec un fort accent italien.
- Le directeur ?
- Si. Monsieur Richard.
- C'est de la part de qui ?
L'homme hésita.
- De la part de Toni Coletto, répondit-il, mais ça ne lui dira rien. Il ne me connaît pas. Précisez-lui, s'il vous plaît, que je suis envoyé par Manuel.
A ce nom, la secrétaire tressaillit et, durant une fraction de seconde, son regard se fit inquisiteur, presque féroce."

André Fernez, Cerveaux à vendre, Collection Marabout Junior, Les Éditions Gérard & Co, Verviers, 1959.

Première aventure de Nick Jordan, (bientôt célèbre) agent du contre-espionnage français. Couverture (sublime comme toujours dans la collection Marabout Junior) de Pierre Joubert.

A côté du fameux Bob Morane d'Henri Vernes, héros modèle et infaillible pour les jeunes lecteurs des années 50, l'apparition du plus ambigu Nick Jordan incite l'éditeur à la prudence. Ainsi, une petite notice, signée Marabout Junior, adressée autant aux "adversaires farouches qu'aux fanatiques" des romans d'espionnage et policiers, accompagne le roman. Elle constitue sans doute un document de référence pour qui veut comprendre ce petit tournant éditorial de Marabout Jeunesse. 

Chevalier ou mercenaire ? 

_____" Les héros modernes des romans d'aventures peuvent être classés en deux grandes catégories : les chevaliers et les mercenaires.
_____Les chevaliers : un exemple-type est certainement Bob Morane, le héros des romans de Henri Vernes. C'est un homme qui, sans doute, ne ressemble pas entièrement au chevalier du Moyen Age, mais comme lui c'est un homme libre, un maître de son destin. Cette liberté et ce destin, il les met au service d'autrui : risquant sa vie pour une noble cause, pour défendre un ami ou l'humanité tout entière, ou même parfois, simplement, pour satisfaire son désir de connaître le vaste monde. Comme le chevalier d'autrefois, il est entièrement désintéressé, et toujours, il abandonnera à d'autres le fruit de ses combats, suffisamment heureux, en ce qui le concerne, d'avoir pu vaincre parfois les éléments, parfois d'autres hommes, parfois lui-même, c'est-à-dire sa faim ou sa peur.
_____Un tel "chevalier" - faut-il le dire - encore qu'il ne prétende nullement être une créature parfaite, ne pourrait servir d'exemple concret et de modèle réel qu'en des occasions tout à fait exceptionnelles.
_____Qui donc, aujourd'hui, dispose de tous les loisirs, de toute la chance, de tous les hasards qui, seuls, permettraient une si exaltante existence, une vie toute entière consacrée à de merveilleuses entreprises.

_____Le héros-mercenaire par contre, se rencontre bien plus fréquemment dans le vie réelle ; et quand nous disons "mercenaire", chacun aura compris que nous parlons du policier, du détective, de l'espion ou du contre-espion. Ces hommes sont payés pour faire un certain travail et, en général, ce "travail" n'est guère de nature à fasciner les foules ; mais parce que souvent, cette activité se déroule dans un cadre plein de mystère, dans un monde plein d'ombre, dans un univers trouble et obscur, le roman d'aventures modernes - qu'il soit policier ou d'espionnage - a fait de ce mercenaire un dieu.
_____Presque toujours les auteurs de romans policiers oublient volontairement la vie réelle du détective pour l'enjoliver et l'idéaliser à plaisir ; ils laissent dans l'ombre toute l'amertume, la violence (le sadisme parfois), les petitesses qui sont le lot quotidien de cette vie, pour n'en garder que les côtés prestigieux, et par là même fallacieux.
_____Pourtant, ne serait-il pas possible de concevoir un héros de roman policier ou d'espionnage qui, tout en restant mercenaire, sache dépasser les aspects sombres et sordides de ses enquêtes - il en existe d'illustres exemples - sache mettre dans sa vie un véritable idéal, sache voir que, par-delà la mécanique et les manoeuvres, même admirablement construites, des bandes auxquelles il s'oppose, il y a des êtres qui sont des hommes comme lui.
_____Il nous semble que c'est possible ; il nous a semblé que Nick Jordan, à la fois mercenaire et policier, pouvait trouver ici sa place.
_____Et si, un jour, l'auteur à l'occasion de montrer comment Nick Jordan est devenu l'homme que le présent récit nous décrit, on verra, derrière son impassibilité apparente - et indispensable - combien on peut trouver de sensibilité humaine."

MARABOUT JUNIOR
(pp. 152-153). 


samedi 19 juin 2010

Pour des nuits de fureur


Depuis 2008, la collection Rivages / Casterman / Noir, dirigée par Matz et François Guérif, se propose d'adapter en bande dessinée et de prolonger graphiquement la fameuse collection Noir de Rivages, devenue aujourd'hui une référence incontestable avec plus de 700 titres publiés. Le projet éditorial ambitieux de Casterman et Payot & Rivages bénéficie évidemment du meilleur des deux écuries. De grands noms et de grands récits de la littérature policière sont revisités par de belles signatures de la bande dessinée contemporaine. La Pierre qui roule de Donald Westlake trouve un nouveau rythme sous le crayon de Lax, le célèbre Sur les quais de Budd Schulberg (dont Kazan a tiré un film non moins célèbre) gagne en souffle grâce à Georges van Linthout, les Pauvres Zhéros de Pierre Pelot connaissent une seconde vie par les dessins de Baru, et le désormais bien connu Shutter Island de Denis Lehanne (récemment porté au cinéma par Scorsese) se laisse volontiers revisiter par Christian De Metter.
Le Centre Steeman vous propose un focus sur cette collection remarquable à bien des égards. Entre l'Ultime défi de Sherlock Holmes de Michael Dibdin et Jules Strombini et  la Trouille de Marc Behm et Joe Pinelli,  vous aurez l'embarras du choix cet été. Si  Nuit de fureur de Jim Thompson (premier des écrivains à avoir été publié dans la collection Rivages Noir), mis en image par Miles Hyman, est notre petit préféré, chacun des volumes de la collection bénéficie d'un traitement graphique inventif, singulier et audacieux.
On en redemande.

samedi 12 juin 2010

Chaud-froid de volaille !


Chapitre 8

" - Vous avez probablement déjà reconnu le gouverneur ? dit une voix derrière moi.
- Oui, madame. Je pivotai vivement sur moi-même. Et vous êtes sans doute...
Mon larynx refusa de laisser passer la suite. Car le magnifique spécimen de féminité qui venait de pénétrer dans le salon ne devait pas avoir beaucoup plus de trente ans et portait avec aisance un deux-pièces du type "bain de soleil", jupe et boléro-bustier, qui mettait en valeur une chair appétissante, dorée juste à point. Ses yeux étaient légèrement plus clairs que ses cheveux, et ses cheveux avaient la noirceur du péché dans les contes de grand-maman.
- Mme Dalton Burnside, déclara-t-elle, complétant à ma place la phrase restée en suspens. Parfaitement consciente de ma surprise, elle traversa la pièce, s'assit sur le bord d'un large divan et m'en désigna l'autre extrémité. Je vous en prie, Mr. Cotten.
J'obéis. Nous avions, à portée de la main, une petite table chargée de carafes de cristal et d'un seau à glace en argent massif. Ma cliente arrangea calmement les plis de sa jupe.
- Vous excuserez cet accoutrement peu protocolaire, Mr. Cotten, mais j'étais là-haut, dans le solarium, quand on m'a annoncé votre présence.
- Ne vous inquiétez pas, madame Burnside. Vous seriez surprise d'apprendre dans quelles tenues il m'est arrivé d'être reçu, depuis que je fais ce métier.
L'un de ses sourcils s'éleva subtilement.
- Je vois, je vois... Elle ôta le couvercle du seau à glace. Vous vous alcoolisez, Mr. Cotten ? "


Sam Taylor, Chaud-froid de volaille (So Cold My Bed), trad. de Gilles-Maurice Dumoulin, Paris, Presses de la Cité,  1955.

lundi 7 juin 2010

On m'appelle Robin des Bois! Je m'en vais par les champs et les bois. Et je chante ma joie par dessus les toits.


A l'occasion de la sortie sur les écrans de la nouvelle version des aventures de Robin des Bois, aux origines revues et corrigées par Ridley Scott (Robin Hood, mai 2010), le Centre Steeman propose de se pencher sur les origines et les avatars du personnage. 

Comme chacun le sait, Robin des Bois est un archétype anglais du héros folklorique du Moyen Âge. Son nom anglais Robin Hood signifie littéralement « Robin la Capuche » (et non pas « Robin des Bois », traduction pour le moins approximative, probablement due à l'homophonie de « hood » avec « wood »).
Mais Robin des Bois est aussi peut-être un personnage plus ancien de la Bretagne insulaire ( hood = ch'oad en vieux breton (prononcez hoad) et signifie effectivement « bois »).  La fameuse capuche serait dès lors un élément rajouté a posteriori par la légende anglo-saxonne pour expliquer le nom anglais « Robin Hood ».

Selon la légende, telle qu'elle est perçue aujourd'hui, Robin des Bois était un hors-la-loi au grand cœur qui vivait caché dans la forêt de Sherwood et de Barnsdale. Habile braconnier, mais aussi défenseur des pauvres et des opprimés, il détroussait les riches. Avec ses nombreux compagnons, il redistribuait ensuite le butin aux pauvres.

De nombreuses versions imprimées de ses ballades apparaissent au début du XVIe siècle au moment où l'imprimerie connaît ses premiers essors en Angleterre. Robin y est qualifié de gentleman, ce qui à cette époque signifie un commerçant ou un fermier indépendant. Ce n'est qu'à la fin du siècle qu'il acquiert un titre de noblesse et prend le nom de « Robin de Loxley », ou encore de « Robert Fitz Ooth, comte de Huntington ».
À la fin du XVIe siècle, l'histoire de Robin des Bois recule dans le temps pour se situer vers les années 1190 au moment où le roi Richard Cœur de Lion part pour la troisième croisade.
Au XVIIe siècle, Robin des Bois figure dans The Sad Shepherd (Le Triste Berger, 1641) de Ben Jonson. Puis, au XIXe siècle, Robin des Bois devient un des héros du roman Ivanhoe (1819) de Walter Scott. L'idée que Robin est un rebelle saxon combattant les seigneurs normands date de cette époque.

Au fil du temps, de nombreuses incohérences historiques se sont introduites dans le récit du personnage. Peu à peu, Robin des bois devient un personnage fantasque et imaginaire.  Du Moyen Âge à nos jours, chansons et ballades, pièces de théâtre et comédies musicales, films et séries de télévision ont façonné un mythe en résonance avec leur époque, soumis au passage à de nombreuses manipulations idéologiques, comme le montrent par exemple le personnage de Marianne, qui joue tantôt le rôle d'une guerrière, tantôt celui d'une jeune fille passive, ou celui de Robin des Bois lui-même, présenté tantôt comme un vulgaire bandit, tantôt comme un résistant qui combat pour une juste cause.


Le Centre Steeman propose un focus sur le personnage dans la littérature et au cinéma. Essais sur la légende de Robin des Bois, analyse de l'imaginaire médiéval dans le cinéma occidental, retour aux classiques incarnés par Douglas Fairbanks ou Errol Flynn, ou encore le texte intégral d'Alexandre Dumas ( Le Prince des voleurs et sa suite, Robin Hood le proscrit)... Tous ces documents sont à la disposition des usagers à la Bibliothèque Steeman.


"- Vous voler ! répéta Petit-Jean d'un ton de dédain; quel mot venez-vous de dire ? Vous ne comprenez donc pas la différence qui existe entre voler et prendre à un homme ce qui ne lui appartient pas?  Vous avez conquis cet argent à l'aide de faux prétextes, vous l'avez pris à ceux qui en ont besoin , et je désire le leur rendre. Vous voyez bien monseigneur que je ne vous vole pas!
- Nous appelons notre manière d'agir de la philosophie forestière, dit Robin Hood en riant. "

Alexandre Dumas, Robin des bois, 1872.

samedi 5 juin 2010

Tu peux pleurer ma belle...


Chapitre VII

" (...)
- Vous avez pensé à tout, n'est-ce pas, Larry ?
Je revins m'asseoir à côté d'elle, lui pris le verre des mains et la fis glisser sur mes genoux.
- Vous m'avez manqué, mon petit.
- Je sais, Larry, il s'est passé presque une semaine. Comment ferons-nous pour rester séparés pendant tout le temps que je devrais demeurer à Reno ?
- Oui... Ah! que vous sentez bon !
- Idiot!
- Je vous aime, chérie.
- Oh ! Larry, vous avez besoin de vous raser !
- Et qui s'en soucie ?
- Chéri... Chéri, attendez. Vous allez tout déchirer.
- Qui s'en soucie ?

Jon Evans, Tu peux pleurer ma belle..., Editions Ferenczi, Collection "Le Fantôme", Paris, 1953.
Roman policier américain, traduit par D. Guillet dans la fameuse collection Le Fantôme.

lundi 31 mai 2010

Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles


" Un bâtiment gris et trapu de trente-quatre étages seulement. Au-dessus de l'entrée principale, les mots : CENTRE D'INCUBATION ET DE CONDITIONNEMENT DE LONDRES-CENTRAL, et, dans un écusson, la devise de l'Etat mondial : Communauté, Identité, Stabilité.
L'énorme pièce du rez-de-chaussée était exposée au nord. En dépit de l'été qui régnait au-delà des vitres, en dépit de toute la chaleur tropicale de la pièce elle-même, ce n'étaient que maigres rayons d'une lumière crue et froide qui se déversaient par les fenêtres. Les blouses des travailleurs étaient blanches, leurs mains, gantées de caoutchouc pâle, de teinte cadavérique. La lumière était gelée, morte, fantomatique. Ce n'est qu'aux cylindres jaunes des microscopes qu'elle empruntait un peu de substance riche et vivante, étendue le long des tubes comme du beurre.
- Et ceci, dit le Directeur, ouvrant la porte, c'est la salle de Fécondation."


Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes (Brave New World, 1932), traduction de Jules Castier, Paris, Plon, Presses Pocket, 1977.

mardi 25 mai 2010

Steampunk !



Les punks à vapeur sont partout! Illustrations, bandes dessinées, cinéma, séries télévisées, jeux vidéo, attractions foraines,  mode vestimentaire et, bien sûr, avant tout et surtout, littérature..Ce mouvement de la science-fiction uchronique, assez récent à vrai dire, situe ses récits et ses images dans l'atmosphère fantasmée du XIXe siècle en multipliant les allusions, fictives ou empreintes de véracité historique, à la révolution industrielle, à l'époque victorienne ou à la Belle Epoque. Robots gigantesques, créatures maléfiques, cybercriminalité, machines temporelles, détectives supra-normaux et magiciens en haut de forme complètent cet imaginaire foisonnant qui détourne tant les romans de Jules Vernes  et de H.G. Wells que les aventures de Sherlock Holmes.
A l'occasion de la parution de l'essai ludique et richement illustré d'Etienne Bariller (Steampunk, l'esthétique rétro-futur, Les Moutons électriques / La Bibliothèque des miroirs, mars 2010), le Centre Steeman vous propose de découvrir quelques "classiques" de ce qui apparaît de plus en plus comme un sous-genre auto-constitué:  Les voies d'Anubis de Tim Powers (1983), La Machine à explorer l'espace de Christopher Priest (1976), Machines infernales de K.W. Jeter(1987), Homunculus de James Blaylock (1986) ou, du côté des "graphic novels", La Ligue des Gentlemen Extraordinaires d'Alan Moore et Kevin O'Neill (publié à partir de 1999). 

"Love the Machine, hate the Factory", comme le clame haut et fort la devise de Steampunk Magazine, la revue de la communauté Steampunk!

lundi 17 mai 2010

On est jamais trop prudent !


" Attention à ceux que vous croisez dans la rue, à ceux à qui vous parlez dans les cafés ou à ceux qui vous demandent tout simplement du feu, un renseignement ou qui s'arrangent pour vous harponner. Ce sont des vampires modernes d'une rare puissance qui ont besoin de votre sang pour être des robots pensants ! "

Kallum, Espionnage et robot-femelle (les enquêtes  du Colonel John Kallum).


F.-P. Belinda, Robot femelle, Lyon, Ed. Jacquier, 1959. 

mardi 11 mai 2010

Certain(e)s l'aiment chauve


San-Antonio revient (même s'il n'a jamais été loin).
Dix ans après sa mort, Frédéric Dard est à nouveau au coeur de l'actualité livresque : parution des deux premiers volumes de l'intégrale San-Antonio dans la collection Bouquins, rééditions diverses (La Pelouse ou encore Le Monte-charge au Fleuve Noir), nouvelles biographies annoncées (dont celle écrite par sa fille Joséphine Dard,  intitulée sans surprise Frédéric Dard, mon père, San-Antonio chez Michel Lafon), influences, héritages et filiations revendiquées (à commencer par Ca sent le sapin, le dernier volume en date des nouvelles aventures de San-Antonio, écrit par le fils de Frédéric Dard, Patrice Dard), études et essais divers (dont  San-Antonio et son double de Dominique Jeannerod, au PUF). 

A la Bibliothèque Steeman, nous nous sommes replongés dans nos rayonnages, au risque de trébucher sur des rimbambelles de dangereuses contrepèteries, des cortèges d'abrasifs calembours, ou des kyrielles d'anagrammes potaches, pour remettre en lumière de grosses poignées d'ouvrages pas piqués des hannetons. Quelques romans dont les titres constituent d'irrésistibles appeaux (Certaines l'aiment chauve, A prendre ou à lécher, Une gueule comme la mienne, Initiation au Meurtre, Quelqu'un marchait sur ma tombe... ) mais aussi des essais, sur le personnage du commissaire San-Antonio, sur la fascination de Dard pour le genre romanesque (le bien senti Faut pas pisser sur les vieilles recettes de Françoise Rullier-Theuret, paru en 2008), ou encore sur l'importance de sa bibliographie.

L'occasion de se rappeler que Dard fut très influencé par le roman noir anglo-saxon  (Peter Cheyney surtout), qu'il se lia à Geroges Simenon, comme en témoigne la préface de Au massacre mondain, et qu'il mutliplia les pseudonymes (plus d'une cinquantaine en comptant les moins suspicieuses) au point qu'il apparait aujourd'hui difficile de pratiquer le cadastre exact de son oeuvre. Un monument de la litttérature populaire (288 romans au bas mot,  250 millions de livres vendus) que nous vous invitons à redécouvrir.   

Enfin, pour mesurer aussi toute la télégénie du personnage, la TSR Archives permet de consulter en ligne une charmante émission datant de 1967, consacrée à un Frédéric Dard très en verve, qui nous dévoile que l'oeuvre du grand potache, c'est pas de la soupe.


Dans son inénarrable roman agricole (!), Céréales Killer, Dard met en exergue une citation de San-Antonio: "Je suis sans nouvelles de moi".

Heureusement, nous ne sommes pas sans nouvelles de lui.