Centre d'étude et de documentation

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Centre de recherche, de formation, de conservation et de documentation de la Communauté française


lundi 29 septembre 2014

Les photos de la rencontre avec Alain Dartevelle


C'était ce dimanche, c'était passionnant. Et la chasse au spectre s'est poursuivie allègrement dans les rayons de la BiLA !







Quand vient la nuit (The Drop)

Dans le cadre de son partenariat avec les Grignoux, la BiLA vous conseille

Synopsis :
Bob Saginowski (Tom Hardy) est un être plutôt solitaire, qui mène une vie calme à l’abri des turbulences. Pourtant, dans ce Brooklyn un peu poisseux, Bob travaille dans un bar miteux. Un endroit où les mafieux peuvent déposer en sécurité leur magot pendant quelques temps moyennant une modeste somme et la garantie que le FBI ne surveille pas les environs… Un matin, Bob entend un bruit bizarre sortir d’une poubelle. Il y trouve un jeune chien bien amoché par son précédent maître. Pourtant peu enclin à la compassion animale, Bob garde le clébard, mais son acte de bonté aura des conséquences franchement inattendues quand l’ancien maître de Cash, un mec passablement dérangé (Matthias Schoenaerts) débarquant à l’improviste, s'immisce dans la vie de Bob et entraîne à sa suite une belle bande de mafieux de tout poil...

Ce qu'en dit la presse :
"L’air de rien, Roskam, qui possède tous les codes du genre, installe une atmosphère qui peut rappeler les films de James Gray. La photo est soignée, léchée même. Et cette ville sous la neige et quasi en apnée est filmée comme un personnage. Ce brillant exercice de style supplante finalement une intrigue ultra-classique -comment se dépêtrer de situations inextricables- qui importe finalement assez peu et à laquelle, soyons francs, on accorde peu d’importance."
Philippe Manche, Mad - Le Soir

Le petit + made in BiLA :
The Drop ou Quand vient la nuit est une adaptation de Dennis Lehane, figure de proue du polar américain de ces dernières années et auteur entre autres de Mystic River et Shutter Island. A l'occasion de la sortie du film, la BiLA vous invite donc à vous plonger corps et biens dans l'univers sombre et haletant de Lehane dont l'oeuvre principale est disponible dès maintenant dans nos rayons.

Le film est actuellement en salles aux Grignoux.

mardi 23 septembre 2014

Alain Dartevelle invité d'un apéro-littéraire à la BiLA

Le 28 septembre prochain, la BiLA offrira son traditionnel apéro-littéraire en invitant Alain Dartevelle, auteur montois spécialisé en SF et fantasy, en compagnie de Björn Olav-Dozo (ULg) comme modérateur. L'occasion, en attendant, de revenir sur le parcours atypique d'un auteur qui l'est tout autant. 



Né à Mons en 1951, Alain Dartevelle suit dans un premier temps des études en communication sociales ainsi qu'en sciences politiques avant de publier son premier roman, Borg ou l'agonie d'un monstre, en 1983. Dans les trente années qui vont suivre, Dartevelle va publier près d'une vingtaine de romans (dont Imago, Duplex ou le cycle Vertor) et de recueils de nouvelles ainsi qu'une quantité incroyable de récits, ce qui en fait un écrivain incroyablement prolifique dans le domaine de la SF francophone.

SF, vraiment ? Alain Dartevelle n'a jamais cessé de revendiquer une démarche englobante : à partir de la remise en question des stéréotypes de genre (science-fiction, fantastique, polar, érotisme) ou du mainstream littéraire, concevoir une littérature qualifiable de totale, qui mette sur le même pied réel et vie rêvée.

 Publié tour à tour en France et en Belgique, Alain Dartevelle connaît un nouveau souffle grâce notamment aux éditions L'Age d'Homme, qui après Amours sanglantes et Dans la ville infinie, vienne de rééditer La Chasse au Spectre en janvier 2014. Extrait :

« Ferrovia file ventre à terre, suce ses rails et travées, inscrit sa trajectoire au cœur d’un paysage qui m’indiffère, installé que je suis à ma place attitrée, où méditer sur le cours de ma vie. Toutefois je disjoncte et mes idées s’égarent si bien que, durant une fraction de seconde, notre convoi s’confond pour moi avec l’image d’un fauve quand il s’élance, corps tendu dans les airs pour crever d’sa gueule écumante le cercle enflammé que présente une dompteuse, ou bien le sexe béant d’ma Regina chérie. » 
Envie d'en savoir plus ? Réservez déjà votre dimanche 28 septembre et rejoignez-nous à la BiLA à 17h. Entrée libre ! Plus d'infos : bila@chaudfontaine.be ou 04/361.56.78.

lundi 22 septembre 2014

A quoi ça sert l'intelligence ?



C'était un jour gris. De gros nuages gonflés de pluie venaient de l'ouest, rasant les gratte-ciel. Dans la bruine tenace, l'énorme cité du Midwest, étalée le long du fleuve, avait l'air crasseuse, laide et triste. Quand, par hasard, il cessait de bruiner, des bouffées de moiteur, chargées de suie, flottaient dans l'air saturé d'eau. Sur le fleuve, les sirènes des remorques gémissaient. 
Ben Reisman était déprimé, il était à plat, il en avait marre. Aujourd'hui, il était vraiment dans les derniers dessous. Sinon, pourquoi aurait-il traîné dans le secteur 17, à essayer de réveiller le passé? 
Vingt ans plus tôt, il était reporter criminel et le secteur 17 était son domaine. Aujourd'hui, il était la vedette du Journal et tous les autres journalistes l'enviaient. (...) Tout récemment, il s'était installé dans une jolie maison d'une banlieue agréable et sa femme, qui avait la réputation d'être arriviste, parlait déjà d'envoyer leur fille aînée dans une école privée. Une école privée, rien que ça! Il y avait seulement six mois, Sarah mettait encore, elle-même, la lessive hebdomadaire à sécher sur l'escalier de secours. 
Réussite éclair, disaient les gens. Eclair ! Au bout de vingt-cinq ans? Etait-ce même une réussite? Et les pièces qu'il avait eu l'intention d'écrire ? Et les romans ? Reisman regarda son verre de Vichy. Les autres buvaient du whisky. Lui aussi, il aimait bien le whisky, même que, certains soirs, il se saoulait. Mais le médecin lui avait dit que ça le tuerait et, par périodes, il avait peur. Pourquoi fallait-il qu'il ait des ulcères à l'estomac? Le petit Downy n'avait pas d'ulcères, lui. Le petit Downy avait des bonnes joues roses et il était optimiste. Il n'était pas très malin, mais à quoi ça sert, l'intelligence ? A vous créer des responsabilités. 

W. R. Burnett, Rien dans les manches (Little Men Big World), Paris, Gallimard, Série noire, 1952, pp. 9-10. 

mercredi 10 septembre 2014

La montre connectée d'Apple : une obsolescence préprogrammée?



Sera-t-elle aussi efficace que le radio-bracelet-émetteur récepteur inventé par Chester Gould pour le détective Dick Tracy ? Permettra-t-elle des vidéoconférences avec son chien, comme dans le dessin animé Inspecteur Gadget? Servira-t-elle d'interface avec un vaisseau spatial et un portail de téléportation comme dans Star Trek? Cache-t-elle un rayon laser, un câble d'étranglement, un grappin ou un télex comme dans les films de James Bond ? Ou contrôle-t-elle une voiture noire à distance comme dans la série K2000?
Non? Et bien, il est à parier qu'elle ne convaincra pas les amateurs de science-fiction  ou d'espionnage...
Comme l'illustre bien le magazine écrans de Libération (cliquez ici!), la montre connectée est un vieux fantasme de la SF. Et les rayons de la BiLA proposeront toujours plus de rêves que les grandes entreprises high-tech !

jeudi 4 septembre 2014

Georges Simenon, 25 ans plus tard

Le 4 septembre 1989 à Lausanne, le célèbre Georges Simenon tirait sa révérence, franchissant le dernier pas pour entrer dans la légende des grands auteurs contemporains. Hommage.



Si la littérature belge a connu de nombreux écrivains de talents, rares sont ceux qui ont pu bénéficier d'une aura au moins égale à celle de Georges Simenon. Au-delà d'une vie elle-même romanesque (comme le démontre adroitement le Centre d'études Georges Simenon et le Fonds Simenon de l'Université de Liège), Simenon était un auteur prolifique (plus de 300 romans et plusieurs centaines de nouvelles, de contes galants ou de reportages) et populaire (à ce jour, plus de 550 millions de livres vendus dans le monde dans 55 langues !). Célèbre pour son inspecteur Maigret, il n'en était pas moins un écrivain admirable et admiré, tant par le public que par ses congénères (la correspondance avec André Gide est restée célèbre). Bonhomme imaginatif et insatisfait chronique, ami de Fellini et interviewer de Trotsky, Simenon continue, 25 ans après sa mort, de fasciner les lecteurs de tous poils, amateurs de policier comme de dictées, sans doute frappé par cet art du minimalisme descriptif, de cette capacité à laisser les personnages guider leurs propres histoires sans jamais se départir de son humour acerbe, de son regard perçant sur la société du XXème siècle, de la facilité de l'auteur a transformé un récit, qu'il soit situé à Paris ou à Liège, en quelque chose d'universel.

Le Fonds Simenon de l'Université de Liège

Pour toutes ces raisons - et pour bien d'autres encore -, la littérature consacrée à Georges Simenon ne manque pas. Si la BiLA vous propose l'ensemble de l'oeuvre de Simenon, nous vous conseillons aussi deux ouvrages récents complémentaires : le premier, Cahier Simenon publié aux Editions L'Herne et dirigé par Laurent Demoulin, est riche d'analyses et d'interviews inédites de Simenon avec, notamment, Bernard Pivot. Le second s'immisce, comme son nom l'indique, Dans le secret des romans durs (Michel Carly, éditions Les Amis de George Simenon), oeuvre méconnue et ô combien sous-estimée de l'écrivain belge. Deux ouvrages également disponibles à la BiLA et qui offrent un regard transversal sur cet écrivain de prodige, prolixe quand il s'agissait de parler de tout sauf de lui.

Un quart de siècle après sa disparition, l'indémodable Simenon continue de séduire et de divertir, de faire frissonner autant que de faire voyager. C'est aussi pour ça qu'on l'aime à la BiLA, le Georges.

Statue de Georges Simenon à Liège, Belgique

mercredi 3 septembre 2014

La rentrée de la BiLA

Il est là, tout beau, tout chaud, tout prêt à circuler aux quatre coins du globe, le nouveau dépliant semestriel de la BiLA !
Une saison enthousiasmante qui débute avec le fantastique écrivain Alan Dartevelle (rencontre le 28/09), se poursuit en compagnie de personnages merveilleux (les créatures de la fantasy le 17 octobre, le monstre de Frankenstein pour la soirée Halloween du 29 octobre, Voldemort, Zorro et le Magicien d'Oz au séminaire de l'imaginaire) et s'émaille de deux expositions, Prison Break (dédiée aux récits d'évasion) et Terres englouties, mondes oubliés consacrée aux fictions d'exploration de mondes perdus et inconnus. Projection de courts-métrages réalisés par les membres de la Nova MJ, bourse aux livres et initiations aux jeux de rôle viennent compléter la programmation.
Une nouvelle saison riche en aventures !

Nous espérons vous voir nombreux à toutes ces manifestations !
Le folder est disponible dans de nombreux lieux culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles et, bien sûr, à la BiLA.
Si vous désirez recevoir le dépliant par voie postale ou électronique, n'hésitez pas à nous contacter.





lundi 1 septembre 2014

Enemy de Denis Villeneuve

Après les excellents Incendies et Prisoners, Denis Villeneuve nous revient, plus envoutant que jamais, avec Enemy, variation sur le thème du double et du voyeurisme. Avec classe. 


L'histoire est connue : un homme sans histoire découvre, par hasard, son sosie et commence à s'interroger, de manière de plus en plus malsaine, sur la vie de celui-ci. Villeneuve n'invente rien : Alfred Hitchcock, Brian De Palma, David Lynch ou David Fincher sont passés par là. La différence, c'est plutôt que d'essayer de concurrencer ces grands noms, Villeneuve se positionne en élève appliqué et doué de son identité propre. Certes, Villeneuve lorgne souvent du côté des David (Lynch pour le côté labyrinthique, Fincher pour l'esthétique), auquel on aurait envie d'ajouter le troisième, Cronenberg, pour son art de jouer avec les émotions et les repères du spectateur ; Villeneuve arrive néanmoins à imposer ses propres thèmes, ses propres angoisses en filigrane, à savoir l'incapacité à communiquer, l'affrontement psychologique entre deux hommes, l'art de poser des questions plutôt qu'y répondre.



Ceux qui aiment le cinéma de Villeneuve savent combien il peut être à la fois captivant et irritant, poil-à-gratter narratif qui nous trouble et ne nous laisse jamais indifférent, de la première image au générique de fin. Ceux qui ne connaissent pas le cinéaste, à l'inverse, sont cordialement invités à découvrir son film le plus accessible, le plus universel et, osons le dire, le plus abouti, avec un Jake Gyllenhaal qui trouve là son meilleur rôle depuis bien longtemps.



Le film est diffusé aux cinémas Grignoux jusqu'au 7 octobre. Plus d'infos : http://www.grignoux.be/films/3601