Centre d'étude et de documentation

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dimanche 23 mars 2014

Le crime était presque parfait au cinéma Sauvenière ce 25 mars

Ce mardi 25 mars, le cinéma Sauvenière (http://www.grignoux.be) proposera une projection de Le crime était presque parfait, d'Alfred Hitchcock. L'originalité ? Le film sera présenté dans sa formule 3D, comme à sa sortie en 1955 !



Bien qu'Hitchcock ait toujours revendiqué ce film comme une oeuvre mineure, un film de commande pour boucler un contrat liant le cinéaste à la Warner, Le crime était presque parfait (Dial M for Murder en version originale) reste pourtant l'un des fleurons de la filmographie du cinéaste. D'une part, il s'agit d'un exercice de style remarquable alliant essais technologiques (les fameux plans pensés en relief, procédé nouveau à l'époque) et huis-clos quasi permanent. Surtout, Hitchcock s'amuse à s'essayer au film bavard, l'action étant finalement peu présente (mais bougrement efficace lors de l'agression de Grace Kelly) et laissant place aux bavardages longs et ininterrompus. Le tour de force d'Hitchcock est de rendre Dial M for Murder captivant malgré ses mots, notamment lors de la description minutieuse du plan d'assassinat.

Pourtant, l'intérêt du film réside moins dans la démonstration du savoir-faire du cinéaste que dans le personnage de Ray Milland. Rarement chez Hitchcock le méchant du film aura été aussi séduisant, être machiavélique par essence mais doué d'une intelligence et d'une finesse peu commune. Le manichéisme n'a jamais totalement eu sa place chez Hitchcock, même dans ses films les plus hollywoodiens, et Dial M for Murder pousse le jeu de l'ambivalence dans ses retranchements tant la fascination voire la compassion que suscite Tony Wendice provoque un certain malaise chez le spectateur. Marionnettiste tenant son audience au bout de ses fils, Hitchcock démontre la toute puissance de son cinéma en restant dans l'ombre, et offre avec ce film (l'un des plus connus du cinéaste) une étape fondamentale du récit policier contemporain où les bad guy séduisent davantage que la justice.

Pour conclure, voici un petit extrait de l'entretien du Maître du suspens avec François Truffaut, l'un de ses plus fervents admirateurs :

F.T. : Ce film présente l'intérêt d'avoir été tourné pour le relief Polaroïd, système binoculaire. Malheureusement, en France, nous ne l'avons vu qu'en plat, car, par pure paresse, les directeurs de cinéma ne voulaient pas distribuer les lunettes à l'entrée des salles.
A.H. : L'impression de relief étant donnée surtout dans les prises de vues en contre-plongée, j'avais fait aménager une fosse pour que la caméra soit souvent au niveau du plancher. A part cela, il y avait peu d'effets directement fondés sur le relief.
F.T. : Un effet avec un lustre, avec un vase de fleurs et surtout avec des ciseaux.
A.H. : Oui, quand Grace Kelly cherche une arme pour se défendre, et puis un effet avec la clé du verrou, c'est tout.
F.T. : A part cela, c'est très fidèle à la pièce ?
A.H. : Oui, car j'ai une théorie sur les films tirés de pièces de théâtre, et je l'appliquais même au temps du cinéma muet. Beaucoup de cinéastes prennent une pièce de théâtre et disent : « Je vais en faire un film », et ensuite ils se livrent à ce qu'ils appellent le « développement », qui consiste à détruire l'unité de lieu en sortant du décor.
F.T. : En français, on appelle ça « aérer » la pièce.
A.H. : Voilà généralement l'opération ; dans la pièce, un personnage arrive de l'extérieur et il est venu en taxi ; alors, dans le film, les cinéastes en question vous montrent l'arrivée du taxi, les personnages qui sortent, du taxi, qui règlent la course, qui montent l'escalier, frappent à la porte, entrent dans la chambre. A ce moment vient une longue scène qui existe dans la pièce et, si un personnage raconte un voyage, ils saisissent l'occasion de nous le montrer par un flash-back, ils oublient ainsi que la qualité fondamentale de la pièce réside dans sa concentration.

(François TRUFFAUT, Hitchcock/Truffaut, Ramsay Poche Cinéma, 1983)

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Envie d'en savoir plus ? Retrouvez plus d'une trentaine d'ouvrages dédiés au maître (dont le Hitchcock/Truffaut) à la

BiLA, Bibliothèque des Littératures d'Aventures
106 Voie de l'Air Pur
4052 Beaufays

A moins que vous n'ayez trop peur ? 

 




lundi 10 mars 2014

Sang pour sang nul ? Vampire Academy





La saga "bit-lit" de Richelle Mead vient d'être adaptée au cinéma. 
Vampire Academy, réalisé par Mark Waters, porte à l'écran le premier volume du best-seller sériel, paru en français chez Castlemore, et intitulé Soeurs de sang. Le roman s'adresse évidemment à un public très ciblé, que l'on devine aisément à partir du quatrième de couverture : 

Saint-Vladimir est une école privée hors du commun : à l’abri des regards indiscrets, de jeunes vampires y apprennent la magie. Rose Hathaway est une Dhampir et elle doit assurer la protection de sa meilleure amie Lissa, Princesse Moroï. Elles ont fugué pour fuir la menace de mort qui pesait sur Lissa au sein même de l’Academy, mais elles y ont été ramenées de force. Ces menaces sont-elles réelles ou sont-elles le fruit de leur imagination ? Quelles sont les véritables raisons qui les ont poussées à partir ?

Le synopsis du film est un peu plus explicite encore sur la tonalité "Highschool Teen Movie" du projet: 

Rose Hathaway est une Damphir, un croisement entre une humaine et un vampire, qui aide les gentils vampires Moroi à combattre leurs ennemis jurés les Strigoi. Elle est la protectrice de Lissa, une princesse qui est la descendante d'un clan important. Envoyées dans une école réservée aux Moroi et aux Damphir, les deux amies doivent affronter les difficultés de toutes les adolescentes : la jalousie de leurs pairs, la curiosité des garçons et le désir de s'émanciper. Lorsqu'une menace plane sur l'avenir de la princesse qui utilise trop souvent sa magie, Rose doit recourir à ses dons spéciaux pour lui venir en aide.

Si la critique autorisée n'est pas tendre avec le film (c'est le moins que l'on puisse dire, puisqu'il est fréquemment qualifié de sous-Twilight), les forums des fans reçoivent l'oeuvre plutôt avec bonheur, heureux d'y trouver l'adage du livre joliment décliné ("Seule votre meilleure amie peut vous protéger de vos ennemis"). Jolies filles et jolis garçons, couleurs flashys, romances torturées et crocs glamours, les vampires sont avant tout ici des corps de séduction. 

Cher(e)s ami(e)s de la Bila, n'hésitez pas à vous faire votre propre avis et à venir découvrir la saga de Richelle Mead dans nos rayons avant de vous faire mordre dans les salles obscures. 

Et pour vous donner envie (ou pas) de vous y abandonner, voici la première phrase du roman : 

Je sentis sa peur avant d'entendre ses cris. 



La bande-annonce du film :