Le succès de Hunger Games de Suzanne Collins, récemment adapté au cinéma par Gary Ross (oui, le réalisateur du plus paisible Pleasantville), pousse les journalistes à s'intéresser à un genre généralement oublié de leur colonnes habituelles : la science-fiction pour adolescents.
Hunger Games (déjà trois tomes parus; l'histoire n'est pas finie...) relate le parcours de Katniss, une jeune ado de 16 ans, arrachée à sa famille pour participer à un jeu cathodique effroyablement cruel, dans une Amérique du futur, tombée dans la déchéance et l'autoritarisme. L'idée n'est pas nouvelle (on peut penser à Running Man, Roller Ball ou encore Battle Royale, entre autres), mais elle semble s'enraciner profondément dans l'imaginaire des adolescent nés à l'aube des années 2000 et élevés à Koh-Lanta. Surtout, les ouvrages de Collins, en décrivant assez bien une civilisation dystopique qui ne semble pas si éloignée de la nôtre, interroge intelligemment les espoirs d'une jeunesse souvent dite désabusée (les discours politiques, tant en France qu'en Belgique ne manquent pas de le souligner en ce moment).
Nelly Kaprièlan, dans les Inrocks (9 avril 2012), fait une lecture intéressante du phénomène: "La science-fiction a toujours été le laboratoire de nos sociétés. Exit, aujourd’hui, la conquête spatiale ou celle de mondes nouveaux – donc, l’épopée. Au rayon SF brillent l’heroic fantasy (le refuge dans le passé) ou Hunger Games (l’avenir fermé et mortifère). Symptômes."
Le débat est ouvert.
Voir l'article complet :
http://www.lesinrocks.com/2012/04/09/livres/billet-hunger-games-bienvenue-dans-lere-postutopique-11246780/
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