Centre d'étude et de documentation

.

Centre de recherche, de formation, de conservation et de documentation de la Communauté française


samedi 11 octobre 2014

Tromper les apparences avec David Fincher et Gillian Flynn



Les Apparences de Gillian Flynn, paru en français chez Sonatine (2012), compte sans doute parmi les romans préférés des lecteurs de la BiLA.  Le troisième polar de cette journaliste, formée au reportage d'affaires criminelles, mais qui préféra vite la critique littéraire, s'est démarqué de la production contemporaine du thriller par l'originalité des modalités de son récit (dont on ne dira rien ici pour ne pas "spoiler" les lecteurs à venir). Sa manière d'installer, non sans une perversité assez sophistiquée, un sentiment permanent d'angoisse et de paranoïa au coeur des vicissitudes de la vie conjugale a marqué plus d'un lecteur (marié ou pas). D'ailleurs, la BiLA vous recommande chaudement d'offrir le livre à vos amis dont les fiançailles ou le mariage est imminent.  
Produite par Reese Witherspoon, l'adaptation cinématographique du roman, Gone Girl, vient de sortir sur les écrans. Son réalisateur, David Fincher, est l'un des cinéastes majeurs de la production hollywoodienne contemporaine. A plusieurs reprises, ses films ont interrogé, parfois avec violence, toujours avec intelligence, la fabrique des médias et le "way of life" américains (Seven, Fight Club, The GameZodiac, Social Network ou encore la série House of Cards). Le scénario de Gone Girl, qui multiplie les leurres et les miroirs aux alouettes, démonte les apparences et critique les apparats de la société américaine, ne peut que plaire à ce cinéaste obsédé par les processus de construction et déconstruction de l'image. Le casting ravit aussi les amateurs du roman: Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris ou Emily Ratajkowksi incarnent parfaitement les personnages du roman. 
Mais la vraie bonne nouvelle de cette adaptation est la présence au scénario de Gillian Flynn elle-même, qui a pu réfléchir à une véritable transposition de l'originalité de son récit, les modes de narration étant sensiblement différents. C'est peut-être ce qu'il y a de plus réjouissant dans une adaptation : constater que les singularités des médias sont soigneusement explorées pour restituer au mieux les idées fortes de l'histoire originale. 
La BiLA vous recommande donc chaudement, si ce n'est déjà fait, de voir le film ET de lire le roman, qui, bien sûr, vous attend sur nos étagères.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire