Chapitre premier
Sourcils froncés, ignorant l'affreux craquement de son fauteuil, Otis Beagle se balançait, plongé dans ses pensées, ses gros doigts rejoints par le bout, formant sur son ventre d'homme repu comme une tente en miniature.
De l'autre côté du bureau, Joe Peel leva le nez de dessus un vieux journal de courses. il n'aimait pas voir Beagle se taire et réfléchir.
Otis surprit ce regard. Il cessa de se balancer ; le fauteuil cessa de craquer. Peel émit un grognement. Plus de doute. Beagle allait parler. Et en effet, il souffla soudain sur la pierre qui ornait la bague à son doigt, une bague qui ressemblait à son propriétaire : grosse, voyante, vulgaire... et fausse.
Frank Gruber, Renseignements confidentiels (Beagle Scented Murder), Paris, Coll. La Tour de Londres, Nicholson&Watson / Le Livre Plastic, 1948.
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