"Le ciel était un gouffre bleu. La mer, plate comme un lac, flamboyait. Une odeur de fournaise montait du sol. Il n'y avait pas le moindre souffle de brise. Les palmiers doum eux-mêmes, d'une rigoureuse immobilité, semblaient appartenir au règne minéral. (...)
- Je vous admire, Gaillard. Vous êtes immobilisé dans ce fichu port pour je ne sais combien de temps et vous restez d'un calme olympien.
- Sacré bon sang, mon vieux ! Je m'efforce d'être calme, car je ne le suis pas de nature. Mais si vous continuez à me rappeler toutes les cinq minutes que je n'ai pas fini de stagner ici à me liquéfier et à claquer de chaud, je finirai par me mettre en colère.
Tessy, le radio du cargo de Gaillard, et Coérec se regardèrent mine de rien. Ils savaient, eux, ce que signifiaient les colères de leur master, ravageantes comme des cyclones, brutales, soudaines, imprévisibles."
Jean-Paul Vivier, Jo Gaillard : Les messagers de l'enfer, Pocket Marabout, coll. Les Compagnons de l'aventure, Ed. Gérard & C°, Verviers, 1968, pp. 9-10.
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