Centre d'étude et de documentation

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Centre de recherche, de formation, de conservation et de documentation de la Communauté française


jeudi 28 août 2014

Le Détective Triste de Jason

Si la réputation de Blacksad (également présent à la BiLA) n'est plus à faire en termes de "BD Noir", il ne faudrait pas sous-estimer un autre détective qui, malgré ses apparences, ne manque pas de chien. Et est loin d'être triste.


Attention, objet BD non identifié : Le Détective Triste de Jason est séduisant à plus d'un titre, mais ne manquera pas de dérouter les lecteurs. Tout d'abord parce que Jason crée, via la bichromie, un univers graphique étrange : peu de décors (parfois les personnages évoluent dans un espace blanc), un noir et blanc absolu teinté de rouge, et voilà comment l'univers du Film Noir, référence absolue et revendiquée (on cite volontiers Humphrey Bogart) est chamboulé.

Surtout, Jason s'illustre par un art de l'absence permanent : absence d'action, absence de dialogues parfois et de communication souvent, mais aussi absence de mouvement : toute l'originalité de la BD repose sur un dessin qui refuse les raccords, qui fige ses personnages dans un geste minimaliste, transformant chaque dessin en illustration à part entière. Il en résulte un sentiment étrange, comme une sorte d'inaccessibilité, de barrière à l'immersion qui nous permet de voir le twist final avec un recul jubilatoire.


Envie de découvrir davantage ? C'est à la BiLA, comme toujours !

jeudi 21 août 2014

La BiLA dans les étoiles

Un Millenium Falcon, des Ewoks,quelques clones et beaucoup de Jedi : ça vous rappelle quelque chose ? Car au-delà des films, la célèbre saga de Georges Lucas a été (grandement) déclinée en livres depuis le début. Et devinez où la collection complète est disponible ? Il n'y a pas si longtemps, dans une bibliothèque proche, très proche...


Le premier roman Star Wars, à savoir la novélisation du film aux Presses de la Cité, date de 1977. Qui aurait cru que moins de 40 ans plus tard, la collection dépasserait la centaine d'ouvrages ! Objet de collection pour certains, continuité narrative pour les autres, l'intégrale Star Wars est culte et si elle a su séduire les fans depuis autant d'années, il y a forcément une raison.

Curieux de la connaître ? Vous avez plus de cent façons différentes d'y parvenir ! Rendez-vous à la BiLA !


lundi 4 août 2014

Les antihéros investissent la BiLA

Les super-héros fades et lisses n'ont plus la cote, c'est un fait certain. Et comme à la BiLA, on aime vous faire découvrir nos coups de coeur, petit mot sur deux BD/Comics qui sentent bon l'antipathique et le farouchement iconoclaste. 

Si les dessins sont signés Ben Stenbeck (fidèle collaborateur), c'est bien l'esprit de Mike Mignola qui domine ce Witchfinder avec ses démons bibliques, ses sectes mystérieuses et surtout un travail graphique extrême, un jeu sur les couleurs et les aplats dans une époque victorienne délicieusement palpable. Witchfinder, c'est Edward Grey, le James Bond de la Reine Victoria (à qui il a sauvé la vie) envoyé pour enquêter et accessoirement éliminer les menaces de type démons, créatures diaboliques et autres poltergeist. Exit l'humour et le côté un peu ronchon de Hellboy, Witchfinder est une machine gouvernementale implacable, fonctionnaire jusqu'au trognon et d'une sympathie digne d'une pierre tombale. Plutôt expéditif, il se fond parfaitement dans un comics dans la lignée de l'oeuvre de Mignola, une oeuvre à la fois crépusculaire, teintée de cynisme et où le manichéisme n'a pas sa place, surtout pas chez le héros.

Bad Ass - Dead End va sans doute plus loin encore dans l'ignominie, conférant le rôle principale à une crapule arrogante, un sociopathe propulsé au devant de la scène avec son super pouvoir de... viser à la perfection quel que soit son arme (du flingue au mégot de cigarette). Créé par Herik Hanna (scénario) et Bruno Bessadi (dessins), Bad Ass est le parfait contraste de Witchfinder tant d'un point de vue formel (couleurs flash, dessins amples et peu fouillés, rythme endiablé) qu'éthique (Dead End est un salaud, les super-héros sont ringards, arrogants et incapables). L'oeuvre est peu subtile, c'est un fait, mais complètement barrée et inscrite dans la ligné des "hommages parodiques" en hésitant pas à jouer des codes des comics américains et quelques références culturelles (comme ce commissaire vieillissant, meilleur ami du super héros local).



Deux bandes dessinées aux antipodes stylistiques et qui pourtant se rejoignent dans ce même amour de l'antihéros, de la désacralisation du Sauveur au profit de la réalité, celle des êtres ambigus et plus asociaux que moraux. Deux oeuvres complémentaires et qui offrent un regard rafraîchissant sur un univers de plus en plus balisé. Et c'est à la BiLA !