Nouvelle acquisition de la BiLA,
Morwenna de Jo Walton est précédée d'une solide réputation, le
livre ayant
été multiprimé dans diverses manifestations dont le Prix Hugo en
2012, le Prix Nebula en 2011 et le Prix British Fantasy en 2012
également. Mais le livre est-il à la hauteur des espérances ?
Résumé :
Morwenna
Phelps, qui préfère qu'on l'appelle Mori, est placée par son père
dans l'école privée d'Arlinghurst, où elle se remet du terrible
accident qui l'a laissée handicapée et l'a privée à jamais de sa
sœur jumelle, Morganna. Là, Mori pourrait dépérir, mais elle
découvre le pouvoir des livres de science-fiction. Delany, Zelazny,
Le Guin et Silverberg peuplent ses journées, la passionnent. Un
jour, elle reçoit par la poste une photo qui la bouleverse, où sa
silhouette a été brûlée. Que peut faire une adolescente de seize
ans quand son pire ennemi, potentiellement mortel, est une sorcière,
sa propre mère qui plus est?
Avis :
Sans
sombrer dans le cliché, ce roman écrit par une femme séduira
davantage ces dernières que les hommes. La raison ne se trouve pas
dans un style écriture, léger quoiqu'un peu décalé par rapport au
principe de journal intime, ni à la quasi absence de personnage
masculin (qui, quand ils sont présents, sont faibles ou inutiles) ;
non, Morwenna est un roman féminin car il parle avant tout du
passage de jeune fille à jeune femme. Les symboles et les métaphores
ne manquent pas, la lutte entre une fille et sa mère ravira les plus
freudiens d'entre nous, et Morwenna de vivre sa vie d'adolescente en
toute innocence, maladies d'amour et difficulté d'intégration
permanentes.
En
parallèle, le livre est un vibrant hommage à tout un genre, Jo
Walton jouant presque les Quentin Tarantino de la littérature
fantasy : Delany, Zelazny, Le Guin, Tolkien sont autant de
points de références, de noms cités voire même d'objets de
réflexion dans ce livre qu'on en finirait presque avec une envie de
(re)lire ces auteurs. Les néophytes ne seront pas perdus mais un peu
frustrés quand même de voir autant de clins d’œil peu subtils aux
héros de Jo Walton, mais cela n'empiète absolument pas sur la
compréhension du récit.
Vous
l'aurez compris, Morwenna ne séduira pas le large public mais se
concentre plutôt sur une niche : celle des amoureu(ses)x
d'elfes, de paysages celtiques et de littérature fantasy ;
celle des ados en quête d'identité à la fois psychologique et
culturelle ; celle, en somme, d'un lectorat spécifique qui
trouvera plus que son compte dans ce mélodrame teinté de
fantastique.
352
pages
Pays : Royaume-Uni
Collection : Lunes d'encre
Parution : 10-04-2014
Parution : 10-04-2014