1.
- Mais, protesta Juliane en levant sur son père un regard désapprobateur... Je suis beaucoup trop jeune que pour déjà songer au mariage, voyons !
- Tu es surtout très jolie ! Préfères-tu attendre que ta beauté, ta jeunesse soient flétries ? bougonna M. Farguès.
- Non, bien sûr!... Mais enfin... Dix-huit ans n'est pas un âge canonique ! Et je ne suis pas encore près de coiffer Sainte-Catherine !
- Tu raisonnes comme une enfant ! D'ailleurs, j'ai de sérieux motifs pour te parler comme je le fais en ce moment.
La jeune fille dévisagea, pour la seconde fois, son père avec surprise.
- De sérieux motifs, répéta-t-elle... Que veux tu dire ?
- Ceci : Il faut... Il est indispensable que tu te maries sans tarder, tu entends ?
- Je ne comprends pas, père.
- Nous sommes ruinés! articula Farguès en baissant la voix.
- Ruinés! balbutia Juliane dont le regard errait à travers la pièce luxueuse avec une expression incrédule.
- Oui, mon enfant... Ruinés ! ...
Paul Darlix, Eternel Vertige, Le Roman, Collection "Nos secrets", n°347, Bruxelles, 1951, p. 1.
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