A Paris, aux galeries des Bibliothèques de la Ville, la passionnante exposition Cinéma Premiers Crimes fait revivre au public d'aujourd'hui les frissons des spectateurs d’il y a cent ans.
Autour de 1914, le film criminel connaît un extraordinaire développement. Le public de la capitale se presse dans les salles pour voir les péripéties de Fantômas, Zigomar, des Mystères de New York ou encore des Vampires. Sur les murs, les affiches bariolées vantant ces spectacles à sensations fortes entrent en écho avec les romans populaires et les faits divers rapportés par les journaux. Mais sur l'écran de la salle obscure, c'est le monde réel (les rues de Paris et de sa banlieue) que le spectateur reconnaît comme le décor des exploits des détectives affrontant les bandes d’apaches ou les génies du mal. Ce nouvel imaginaire médiatique et sériel est l'un des grands témoins de la modernité dans laquelle s'engouffrent les fictions du XXe siècle.
L'exposition présente plus de 200 pièces (livres, affiches et documents divers) ainsi que de très nombreux extraits de films rares pour raconter l'essor de ce nouvel art populaire qu'est le cinéma, mais aussi l'imaginaire d'une société qui, bien qu'effrayée par la criminalité, prend plaisir au spectacle de ses propres peurs.
L'exposition, à voir jusqu'au 2 août 2015, s'accompagne d'un magnifique livre (bientôt à la BiLA) composé à quatre mains par Alain Carou (Conservateur à la Bibliothèque nationale de France) et Matthieu Letourneux (Maître de conférences en littérature française) que les fidèles de la BiLA connaissent bien (Matthieu était venu donner un séminaire sur le roman d'aventures).
