Centre d'étude et de documentation

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Centre de recherche, de formation, de conservation et de documentation de la Communauté française


lundi 31 janvier 2011

Couvrez ce sein que je ne saurais voir ! Les images de Ed Emshwiller



 Avec la sortie de TRON Legacy, on reparle beaucoup des pionniers de l'image de synthèse. Parmi les noms des cinéastes expérimentaux fréquemment cités, on retrouve celui de Ed Emshwiller dont les films sont en effet remarquables et troublants. Un aperçu est disponible sur You Tube (cliquez ici!).

Mais il ne faut pas oublier qu'Ed Emshwiller fut d'abord un incroyable et talentueux illustrateur de science-fiction. Diplômé de l'Université de Michigan en 1947, Emshwiller part étudier aux Beaux-Arts de Paris à la fin des années 40 avant de rejoindre l' Art Student's League de New York. Il débute véritablement sa carrière d'illustrateur en 1951 et, jusqu'en 1979, signera des centaines de couvertures et d'illustrations pour de nombreuses revues de science-fiction, parmi lesquelles la splendide Galaxy ou la classique The Magazine of Fantasy and Science Fiction. Il signe alors de divers pseudonymes : "Emsh", "Ed Emsh" ou "Emsler".  A la fin des années 70, passionné par les nouvelles technologies électroniques de composition d'images, il délaisse l'illustration, d'autant que le champ éditorial américain de la S-F connaît de profonds changements (Galaxy cesse de paraître en 1980).  Il part travailler à la School of Film/Video de L'Institut des Arts de Californie, qui, depuis sa mort en 1990, conserve ses travaux pionniers de l'image de synthèse.
Quant à ses illustrations, elles ont contribué à forger un imaginaire collectif extrêmement riche et percutant (la couverture du Galaxy de septembre 1954, mise en exergue de cet article, qui montre une opération de maintenance d'un cyborg à l'apparence féminine en est un exemple particulièrement frappant).






Ed Emshwiller au travail.

jeudi 27 janvier 2011

Chasseurs de primes et serpent à plumes



Remake du célèbre western 100 $ pour un shérif d'Henri Hathaway (1969), True Grift des frères Joël et Ethan Coën s'apprête à faire sentir sa poudre sur nos écrans de cinéma. Le roman dont les deux films sont adaptés est signé Charles Portis, ancien sergent des marines (Guerre de Corée) et journaliste. Publié en 1968, le livre emprunte les mécaniques classiques du western pour signifier sur un mode à la fois violent et drolatique le crépuscule de l'Amérique et la fin du mythe du Far West.  Profitant de la sortie du film des Coen,  avec Jeff Bridges, Matt Damon et Josh Brolin, le roman est enfin traduit en français aux éditions du Serpent à plumes.

A cette occasion, Fluctuat.net retrace en quelques paragraphes une petite histoire du western en littérature ("le bon, la brute, et le roman") et offre quelques points de repères rapides ( http://www.fluctuat.net/7334-Petite-histoire-du-western-en-litterature).

Pour aller plus loin, le Centre Steeman vous recommande un passage dans ses rayons et ses étagères consacrées au western.

lundi 24 janvier 2011

Terra !


L'éditeur Mnemos a la bonne idée de rééditer l'ingénieux roman Terra ! de Stefano Benni, avec une couverture, au goût du jour, qui dévoile l'univers fantaisiste, aventureux, foisonnant et humoristique de l'écrivain. Publié en 1983, second roman de Benni qui est aussi journaliste et poète, Terra ! est une relecture épique et satirique des héros traditionnels des littératures de l'imaginaire (pirates, Moby Dick, Petit Chaperon rouge) dans un récit de science-fiction post-apocalyptique. Un "must" du genre, à redécouvrir aussi dans son édition française originale (éd. Julliard, traduction de Roland Stragliati) au Centre Steeman. 

Voici les premières phrases du prologue de l'ouvrage qui en donnent à merveille le ton singulier :

La nuit du 30 août 2039, une vague de chaleur exceptionnelle s'abattit sur les Etats-Unis. Le thermomètre marqua 42°C à New York. A minuit, toutes les douches de la ville exhalèrent un hululement d'agonie et le râle des tuyauteries annonça que la distribution d'eau était suspendue jusqu'à 8 heures du matin. La moitié de la population se répandit dans les rues, courant vers la mer pour y chercher refuge. Rien que dans cette seule nuit, il se vendit 40 millions de litres de Coca-Cola : un lac noir et sirupeux dont les flots auraient pu porter toute la flotte U.S.A. Les glaçons valaient plus cher que les diamants, et l'on dit que des familles entières burent l'eau de leur piscine. 

Stefano Benni, Terra !, Julliard, Paris, 1985, p. 9. 

 

lundi 17 janvier 2011

Le Juge n'aime pas faire le mort





Chapitre 1 : Monsieur le Juge fait le mort

(...) Mais Zacharie, homme curieux par nature, avait, tout à l'heure, dans le donjon où nichait le greffe, ouvert la lettre anonyme adressée au juge de paix et y avait lu ceci : JUGE, DANS TROIS JOURS TU SERAS MORT. PREMIER AVERTISSEMENT. Comme l'adresse, la lettre était composée en lettres pour potages. Comme l'adresse, le message était composé en lettres pour potages. "Alphabets Rivoire et Carret" avait pensé aussitôt le greffier. La lettre, en effet, avait été déposée sur le bureau du juge et à Porzabbat, on ne trouve, pour toute garniture de potages, que cette seule marque de pâtes alimentaires.
Zacharie était bien placé pour connaître ce détail, car sa femme tenait à Sant-Jakez un petit dépôt d'épicerie.



Yann Le Coeur, Le Juge n’aime pas faire le mort, Editions J. Susse, coll. « du Hibou », 1946, p. 17.

On recommandera encore, dans la première partie, le chapitre V (M. le Juge n'est pas rentré), dans la deuxième partie le chapitre I (L'Aveugle Justice se met en marche), et, dans la troisième partie, les chapitres I et II (Raisonnements par l'Absurde et La Vérité toute nue).

jeudi 13 janvier 2011

La quantique, c'est fantastique. Robert Jordan et les roues du temps


Le très chouette site ActuSF a la bonne idée de republier une interview de Robert Jordan parue dans la revue Locus en 2006, peu de temps avant la mort de l'auteur.

Militaire décoré de la guerre du Vietnam, ingénieur nucléaire pour la U.S. Navy,  James Oliver Rigney Jr a connu plusieurs noms de plume dans la littérature de genre : Reagan O'Neil pour les romans historiques, Jackson O'Reily pour les westerns et, bien sûr, Robert Jordan pour la fantasy. C'est dans ce dernier genre que l'écrivain s'est véritablement révélé, avec les séries Fallon, Conan et, surtout, La roue du temps.

Dans l'entrevue qu'il avait accordée en 2006, Jordan revient sur son parcours, commente ses thèmes de prédilection, son travail de romancier et pense déjà à la survivance de ses univers romanesques après sa mort.

Morceau choisi :

« On me demande souvent comment j’en suis venu, moi le physicien de formation, à écrire de la Fantasy. En fait, le point de départ c’est un paradigme simple qu’on étudie en première année : l’expérience du chat de Schrödinger. Pour un ingénieur, aucune hésitation : « Impossible de dire si l’animal est mort. Il faut ouvrir la boîte pour le découvrir. » À l’inverse, la réponse d’un physicien sera plus nuancée (s’il a un penchant pour la physique quantique) : « Le chat est à la fois mort et vivant. Il ne sera fixé dans un état ou dans l’autre qu’à l’ouverture de la boîte. » Si vous pouvez réellement intégrer ce concept, il ne vous sera pas difficile d’écrire de la Fantasy ! »


Pour découvrir la totalité de l'entrevue, cliquez sur le lien ci-dessous. Et pour découvrir La roue du temps et les romans de Jordan, passez donc par nos rayons de bibliothèque !


Interview de Robert Jordan

jeudi 6 janvier 2011

En attendant l'année dernière






En attendant l'année dernière, toute l'équipe du Centre Steeman vous présente ses meilleurs voeux pour 2011. Nous vous souhaitons du crime, du sang, de la luxure, des voyages temporels, des visites monstrueuses, des frissons d'angoisse et de plaisir, et, tout de même, quelques sentiments chastes. Tout cela à travers nos collections bien sûr. 2011 pourrait-être l'année de la moule (les intégrales de San Antonio arrivent dans nos rayons), mais on vous promet bien plus que du crustacé. 2011 sera en effet rempli de surprises. Sans trop dévoiler nos projets, disons que cette année sera une année réellement riche en aventures... On ose espérer que vous en serez.
Bonne année, donc.

L'équipe du Centre Steeman