Centre d'étude et de documentation

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Centre de recherche, de formation, de conservation et de documentation de la Communauté française


vendredi 30 mai 2014

Morwenna de Jo Walton

Nouvelle acquisition de la BiLA, Morwenna de Jo Walton est précédée d'une solide réputation, le livre ayant été multiprimé dans diverses manifestations dont le Prix Hugo en 2012, le Prix Nebula en 2011 et le Prix British Fantasy en 2012 également. Mais le livre est-il à la hauteur des espérances ?


Résumé : Morwenna Phelps, qui préfère qu'on l'appelle Mori, est placée par son père dans l'école privée d'Arlinghurst, où elle se remet du terrible accident qui l'a laissée handicapée et l'a privée à jamais de sa sœur jumelle, Morganna. Là, Mori pourrait dépérir, mais elle découvre le pouvoir des livres de science-fiction. Delany, Zelazny, Le Guin et Silverberg peuplent ses journées, la passionnent. Un jour, elle reçoit par la poste une photo qui la bouleverse, où sa silhouette a été brûlée. Que peut faire une adolescente de seize ans quand son pire ennemi, potentiellement mortel, est une sorcière, sa propre mère qui plus est?


Avis : Sans sombrer dans le cliché, ce roman écrit par une femme séduira davantage ces dernières que les hommes. La raison ne se trouve pas dans un style écriture, léger quoiqu'un peu décalé par rapport au principe de journal intime, ni à la quasi absence de personnage masculin (qui, quand ils sont présents, sont faibles ou inutiles) ; non, Morwenna est un roman féminin car il parle avant tout du passage de jeune fille à jeune femme. Les symboles et les métaphores ne manquent pas, la lutte entre une fille et sa mère ravira les plus freudiens d'entre nous, et Morwenna de vivre sa vie d'adolescente en toute innocence, maladies d'amour et difficulté d'intégration permanentes.

En parallèle, le livre est un vibrant hommage à tout un genre, Jo Walton jouant presque les Quentin Tarantino de la littérature fantasy : Delany, Zelazny, Le Guin, Tolkien sont autant de points de références, de noms cités voire même d'objets de réflexion dans ce livre qu'on en finirait presque avec une envie de (re)lire ces auteurs. Les néophytes ne seront pas perdus mais un peu frustrés quand même de voir autant de clins d’œil peu subtils aux héros de Jo Walton, mais cela n'empiète absolument pas sur la compréhension du récit.

Vous l'aurez compris, Morwenna ne séduira pas le large public mais se concentre plutôt sur une niche : celle des amoureu(ses)x d'elfes, de paysages celtiques et de littérature fantasy ; celle des ados en quête d'identité à la fois psychologique et culturelle ; celle, en somme, d'un lectorat spécifique qui trouvera plus que son compte dans ce mélodrame teinté de fantastique.



352 pages
Pays : Royaume-Uni
Collection : Lunes d'encre
Parution : 10-04-2014

lundi 26 mai 2014

Gardez vos distances !


Gardez vos distances! 
C'était un camion qui ne passait pas inaperçu. Du rouge écarlate le plus provoquant, il portait en lettres blanches de grande dimension, à l'avant, à l'arrière, et sur les côtés, un avertissement redoutable : "Attention ! Explosifs ! Gardez vos distances!"
La nuit, un cordon de petites lampes délimitait le contour du camion éclairant en même temps ses inscriptions. Sur le toit de la cabine, une enseigne lumineuse: Explosifs ! 
Si un tel luxe de précautions avaient été imaginé, c'est que le camion ne transportait pas de simples pétards, mais bien l'explosif le plus sensible, on pourrait même dire : le plus chatouilleux, que la chimie moderne ait mis au point : la nitroglycérine. 
Certains spécialistes, mais sans doute exagèrent-ils un tantinet, assurent que ce truc-là pourrait sauter si on le regarde avec un peu trop d'insistance ! 

Jerry Cotton, Nitro... ni trop peu Marabout, coll. Jerry Cotton n°37, Verviers, 1966, pp. 5-6. 


lundi 19 mai 2014

C'était demain et c'était terrifiant


Les amateurs de comics ne peuvent l'ignorer : ce mercredi 21 mai sort sur les écrans le nouvel opus de la saga des X-Men : Days of Future Past. 
La BiLA, la bibliothèque mutante, est évidemment sur le pont et organise en collaboration avec l'ASBL les Grignoux une ciné-conférence ce mercredi soir au cinéma Sauvenière à Liège en prélude de la projection du nouveau film de Bryan Singer. 

D'ici là, il importe de réviser ses classiques et de retourner lire les revues Uncanny X-Men # 141 et 142, parues en 1980, qui contiennent  l'arc narratif intitulé Days of Future Past, auquel le nouveau blockbuster fait référence. 



Conçu par le duo culte Chris Claremont et John Byrne (au bord de la rupture), le récit plonge le lecteur sans préambule dans un futur apocalyptique situé en... 2013. 
Les Sentinelles (d'impitoyables et gigantesques robots programmés pour repérer et anéantir les mutants)  ont commis un véritable génocide. L'Amérique est en ruines, les super-héros sont morts (incroyable dessin de tombes de superhéros alignées à perte de vue) et la menace d'une destruction nucléaire plane. Tout espoir semble perdu. Quelques X-Men survivants, privés de leur pouvoir, tentent de bouleverser le cours des choses en envoyant l'un des leurs dans le passé pour empêcher le meurtre d'un sénateur par un groupe de terroristes mutants, événement historique décisif qui est à la base de cet univers dystopique.  Ainsi, soutenue par Magneto, Tornade, Colossus et Wolverine,  Kate Pride va tenter le voyage temporel. Son esprit retourne dans le passé pour prendre possession du corps de la Kitty Pride de 1980 afin de changer le funeste destin des personnages...




Sans concession et formellement très aboutie, l'histoire marquera les lecteurs comme son époque. Difficile pour les fans de comics de regarder ensuite le film Terminator de James Cameron sans se référer à la saga de Claremont et Byrne. Mais Days of Future Past est aussi le premier point chez Marvel d'une série de récits complexes et enchevêtrés jouant des aller-retour entre passé, présent et futur et multipliant les équipes de mutants évoluant dans des mondes parallèles. Le récent crossover Age of Ultron, qui envoie Wolverine dans le passé pour changer l'histoire et finit par mettre le flux temporel en morceaux, en est peut-être l'un des derniers exemples. 




Quant à la trame du film de Singer, elle s'inspire évidemment de ces scénarios (les sentinelles et les voyages temporels sont bien au rendez-vous), mais en propose une relecture habile à l'intérieur de son propre cadre narratif entamé avec le premier film X-men en 2000. Ainsi, c'est le très populaire Wolverine qui remplace la moins cinématographique  Kitty Pride dans ces histoires de voyages temporels. Cette réécriture n'empêche toutefois pas les problèmes de cohérence dans la saga filmique, comme l'explique Bryan Singer lui-même (voir la réponse de Singer à Scifi Now : http://www.scifinow.co.uk/reviews/x-men-days-of-future-past-film-review/). 

Uncanny X-Men # 141 et 142 ont été publié en français, notamment dans l'intégrale X-men 1980 parue en 2003. Panini comics France annonce par ailleurs la republication de l'arc au mois de septembre dans la collection Marvel Classic. 

Projection du film et cinéconférence ce mercredi 21 mai à 20h au cinéma Sauvenière (infos: www.lesgrignoux.be). 




mercredi 14 mai 2014

Tous aux études

Ah, le joli mois de mai... L'époque est studieuse. Que vous soyez étudiants ou lecteurs curieux, n'oubliez pas de passer par les rayons des études de la BiLA. Encyclopédies, essais, biographies, études thématiques, historiques, sociologiques ou philosophiques... Toutes les passions et les interrogations seront rassasiées.
A titre d'exemple, voici un florilège de nos dernières acquisitions :









vendredi 9 mai 2014

Blue Ruin aux Grignoux

Une envie de (bon) cinéma ? Jusqu'au 20 mai, vous pouvez découvrir aux Grignoux le film Blue Ruin de Jérémy Saulnier, ou un revenge movie décalé et totalement jubilatoire. Un film que la BiLA soutient de A à Z !


L'histoire est celle d'un héros sans nom, vulgaire vagabond vivant de poubelles, d'une voiture un peu pourrie et de squats dans des maisons vides le temps des vacances. A l'annonce de la libération du criminel lui ayant enlevé ceux qu'il aimait, le vagabond se transforme en ange (maladroit) de la mort criant vengeance. Mais une action implique forcément une réaction, et un conflit plus que sanglant s'annonce...

Film-surprise à Cannes en 2013, Blue Ruin arrive enfin dans nos salles pour notre plus grand plaisir. Ceux qui l'ont découvert lors de la Nuit Epouvantable au cinéma Le Parc savent de quoi nous parlons : Blue Ruin est une série B indépendante comme on aimerait en voir plus souvent.



De prime abord, le film s'oriente vers le revenge movie mâtiné de Clint Eastwood, auquel Jérémy Saulnier emprunte ce décor d'Amérique profonde, cette réflexion sur la violence inéluctable et une galerie de véritables gueules de cinéma. Très vite, notre héros sans nom se distingue pourtant du cowboy solitaire eastwoodien en devenant un antihéros complet, sorte de bricoleur du dimanche (il préfère se battre avec une fourche qu'un fusil) emporté dans un tourbillon de violence qui le dépasse. Drôle, le film l'est en permanence, subtil équilibre entre violence graphique et humour décalé, à la manière d'un film des frères Coen : l'horreur vient de la banalité du décor et le salut d'une forte dose de dérision. Et Blue Ruin de toucher du bout des doigts le firmament du genre durant 1h30.

Plus d'infos : http://www.grignoux.be/films/3508-blue-ruin

Et n'oubliez pas que des dizaines de livres sur le cinéma américain contemporain vous attendent à la BiLA !

vendredi 2 mai 2014

Nouveautés BD à la BiLA

Bon , d'accord, Pâques est passée, mais c'est toujours la fête à la BiLA, et qui dit fête dit présents !



A l'approche de l'été, nos nouvelles acquisitions BD pourront en séduire plus d'un, et c'est peu de le dire : il y a tout d'abord la série Le bois des vierges, de Dufaux/Tillier, qui prend place dans monde où les Hommes et les Bêtes peinent à cohabiter, un pacte historique a été signé ; un processus de paix qui doit mettre fin aux sanglantes querelles ancestrales. Quand un meurtre sanglant a lieu, la guerre est déclarée, et les deux clans sont prêts à tout pour gagner une partie qui s’annonce meurtrière et impitoyable.

On retrouve aussi la série Elfes, enquête policière au sein d'un univers fantasy, et les premiers tomes de La quête de l'oiseau du temps de Loisel/Le Tendre, où les personnages sont des sorcières, chevaliers, oiseau mythique et dieu maudit. Enfin, avant les vacances, faites donc un tour par Zombillénium, parc d'attractions familial géré par Francis von Bloodt, vampire et gestionnaire irréprochable. Ou presque.





Pour le reste ? Trois fois rien : du Batman, la Mort de Superman, les derniers tomes en date de Walking Dead, Long John Silver, La ligue des gentlemen extraordinaires ou Blacksad, L'onde septimus scénarisé par Jen Van Hamme et une petite sélection de BD sur la guerre 14-18 dont Silas Corey et Paroles de Poilus.


Vous en voulez encore ? La liste est disponible ici : http://pdf.lu/hi6u/